mercredi 23 novembre 2011

Du sport pour les obèses

C'est l'histoire d'un gamin, tout ce qu'il y a de plus normal.

Un beau jour, sa famille lui dit :" tu es trop gros, tu dois mincir. Nous allons donc réduire drastiquement tes rations journalières. Tu vas mincir. Il le faut."

Le gamin sait qu'il a toujours eu un peu d'embonpoint. Oh, oui, il le sait : pendant des années, il s'est empiffré de sucreries, qu'il allait acheter à crédit chez le marchand de journaux. Chez la Boulangère, aussi : ces honorables commerçants avaient remarqué qu'il aimait les sucreries. Et aussi que, parfois, il n'avait pas suffisamment d'argent pour se payer sa dose quotidienne...

-"pas grave!" lui dirent-ils un beau jour. "Vu qu'on sait que tu auras l'argent un de ces quatre, on va faire comme ça : tu prends les sucreries, on note ce que tu as pris sur un bout de papier -une reconnaissance de dette- et dans quelque temps, tu nous rembourseras, avec quelques menus intérêts. Oh, trois fois rien, hein. Juste de quoi faire tourner notre commerce."

Et ainsi fut fait : il avait pu s'empiffrer à crédit, toujours plus, sans trop dépenser pour l'instant.

Mais vient ce fameux jour de la visite médicale obligatoire, où le médecin dit aux parents : "ce gamin est trop gros. Si ça continue, il va exploser : il faut qu'il maigrisse. Et qu'il fasse plus de sport."

Ainsi fut fait :  on réduisit tout d'abord drastiquement les rations du gamin; très rapidement il est affamé, et il maigrit à vue d’œil.

Parallèlement, le prof de sport, à l'école, est mis au courant de la situation. Un beau jour, il lui dit donc :
-"aujourd'hui, il faut que tu coures le 100 m en moins de 10 secondes. Ton score actuel, quoique bon, n'est pas suffisant, il faut que tu ailles plus vite."
remplacer $ par € et vous y êtes

Et ainsi fut fait.

Et, chaque jour qui passe, au fur et à mesure que le gamin s'affaiblit de plus en plus (car rappelons nous, il a de moins en moins de repas..), en tentant (sans jamais y arriver) de passer sous la barre des 10 secondes, l'objectif est revu à la hausse. Le prof de sport arrive au bord du terrain, et lui dit, chaque jour :

-"les objectifs ont été revus. Aujourd'hui, c'est en moins de 9 secondes."

Le lendemain :
-"aujourd'hui, tu es encore trop lent, c'est moins de 8 secondes 30"

Le surlendemain :
-"tu es trop lent! On ne comprend pas, pourtant, tu as tout ce qu'il faut? Allons, fais un effort! Aujourd'hui, les objectifs ont changé : c'est en moins de 8 secondes"..
etc.etc.

Et ce sacré professeur, au bout d'un moment, de "ne pas comprendre".
nouvelles tirelires "spécial crise"
-"Je ne comprends pas pourquoi vous n'y arrivez pas!! Vous devriez pouvoir battre ce record, allez, encore un effort!" fait-il chaque jour, au gamin à bout de souffle, de plus en plus mal en point. En effet, non seulement le gamin ne tient pas ses engagements (qui sont, je le rappelle, de "faire mieux avec moins") mais en plus, la situation empire. Désormais, il court le 100 mètres péniblement en plus de 12 secondes trente...

De retour à la maison, tous les soirs, il s'assied sur le canapé, épuisé. Il se prépare un bol de soupe -le seul mets qu'il peut encore se permettre. Enfin, je devrais dire, pour être exact, "il se préparait." Parce que même ça c'est fini : l’huissier est passé hier, mandaté par les honnêtes commerçants. Pensez donc, le salopiot avait 180 kilos de carambars et 852 paquets de fraises tagada à crédit. Avec les intérêts, ils ne lui est plus resté grand chose : toute la petite famille s'est retrouvée à la rue. Sous le pont du quartier. Plus de soupe, pus de fauteuil, plus rien en fait. 
Alors d'accord, bonne nouvelle, maintenant il ne sera plus obligé d'aller à l'école, ni au sport : il va pouvoir un peu souffler. Ça tombe bien, il a vraiment envie de faire un petit somme. Et ce petit coin de trottoir semble si accueillant...

La morale de cette histoire?

Il n'y a rien à comprendre...

En fait, si. Nous sommes tous ce petit gamin obèse pointé du doigt.

Finalement, il ne nous reste deux options, si l'on réfléchit :

-1/SOIT le gamin crève, car il subit jusqu'au bout, sans rien dire.

-2/SOIT le gamin se révolte et refuse de continuer comme ça. Parce qu'il en va de sa survie.

Tout simplement.

Gare aux chiens faméliques : ce sont les plus dangereux. Acculés, ils peuvent devenir incontrôlables.

mardi 8 novembre 2011

Effraction

«ces vieilles lunes socialistes qui vous certes ont conduits à prendre le pouvoir en 1997 par effraction»

Encore une merveille signée M Baroin, "ministre de l'économie" (LOL, vu l'état dans lequel elles est, l'économie, il aurait mieux fait de se taire celui-là..) à l'Assemblée aujourd'hui même. Ce qui a valu, fait rarissime, une levée de séance immédiate pour cause de "bronca" des députés socialistes. Et honnêtement, je trouve qu'ils ont été gentils.

En tout cas les propos scandaleux de ce ministre, accusant ainsi littéralement les socialistes arrivés au pouvoir en 1997, par la faute et l'incompétence du président de droite (un certain Chirac Jacques mentor de ...devinez qui? Baroin François à l'époque!) d' "effraction" (donc d'être des voleurs) , sont à mettre en relation avec ce qu'a fait le nouveau président de "la droite décomplexée" depuis 2007. N'a-t-il pas bafoué le vote des français, ce cher Nicolas Sarkozy, en ratifiant le scélérat Traité de Lisbonne, version allégée du Traité Constitutionnel Européen qui avait été refusé par une majorité de français en 2005? .

Indirectement aussi, il nous insulte nous, Français ayant voté socialiste : nous sommes des merdeux qui ne savons pas pour qui voter, puisque nous votons pour des voleurs.

55% des idiots que nous sommes donc (puisque c'est Môssieur Barouin qui le dit) avaient voté non au référendum sur le Traité Constitutionnel de l'Europe en 2005 (une autre gifle pour un certain...Jacques Chirac, mentor de ..Baroin François à l'époque, oui, vous l'aurez deviné).
Résultat : le scélérat Sarkozy l'a fait passer en douce en 2007, par voie parlementaire, ce traité qui avait été refusé par la voix du peuple.

Imaginons un instant si les 53% avec lesquels Monsieur Sarkozy s'est fait élire en 2007 avaient ainsi été qualifiés par la Gauche, je vous dit pas ce qu'on aurait entendu?!

Ce petit rappel historique pour dire ce que j'en pense : les scélérats, ceux qui prennent le pouvoir par effraction, ça n'est pas nous. Ça n'est pas le peuple, ni les socialistes Monsieur Baroin. C'est la Droite, votre droite, aidée en cela par l'esprit retors de Monsieur Sarkozy de Nagy-Bosca. C'est VOUS qui vous êtes torché votre joli fondement avec les bulletins de vote de vos concitoyens, une fois de plus. La messe est dite.

Que cela soit dit, compris et assimilé.

Avant la grosse raclée que vous allez vous manger en 2012.

samedi 5 novembre 2011

Plan de rigueur

Et c'est reparti pour un tour ! "Il n'est pas utile de s'en prendre aux agences de notation, aux banquiers, aux spéculateurs ou à je ne sais quel bouc émissaire(..)Il n'y a pas d'autre recette pour réduire l'endettement que de réduire la dépense."..

Et de promettre le budget le plus austère, le plus rigoureux depuis l'après-guerre.

Ca s'est passé aujourd'hui : félicitations, Monsieur Fillon, vous venez, avec cette phrase, de dévoiler votre vraie nature (pour ceux qui en douteraient encore).

La vraie nature de votre idéologie : toujours taper sur les mêmes, non pas ceux qui sont responsables de cette crise (=les banques, les agences de notation et les spéculateurs) mais sur les autres, la majorité, le peuple qui lui bosse, se lève le matin, va réellement travailler, ne joue pas avec la bourse pour se remplir les poches...et provoquer une crise majeure ensuite.

Vous venez de révéler ce que votre gouvernement est, un ramassis d'incompétents (ça on l'avait déjà constaté) mais aussi de néolibéraux convaincus, qui n'ont qu'une seule idéologie : pressurer toujours plus les mêmes, et favoriser toujours plus les vôtres.

Seulement vous oubliez une chose : à ce petit jeu, le peuple est plus nombreux. Alors certes, il est extrêmement apathique aujourd'hui, je vous l'accorde. Ce qui donne sans doute des ailes à tous les énergumènes de votre espèce. Et vous auriez tort de vous priver : ça ne sont pas quelques "indignés" qui font pacifiquement le sit-in devant la bourse qui vont vous inquiéter, non? On le constate d'ailleurs partout : c'est le même mouvement quasi généralisé, en occident, de faire des "plans de rigueur" pour socialiser les pertes. Les pertes de votre camp.

Mais les choses changent; le vent tourne. Un jour viendra, si vous continuez comme ça, où la soif de Justice des peuples n'en pourra plus d'être constamment bridée, bafouée, foulée aux pieds. Car nous supposons tous, quand vous parlez de "rigueur", que vous ne pensez pas à vous, à vos ministères, à vos amis? Vous pensez à nous, ceux d'en bas : TVA qui va augmenter, Services Publics qu'on est en train de briser, tous les budgets de la Solidarité envers les plus pauvres gelés, voire supprimés...etc.

PAS UN MOT sur le train de vie gargantuesque de vous et de l’État en question. Vos déplacements en week-end aux frais de la République (27.000 euro le trajet, encore, ce week-end). Pendant qu'une femme accouche dans la rue à Paris et que son nourrisson crève comme une merde sur le trottoir. Et les exemples sont plus que légion. Ça me met en colère, je l'avoue.

La crise a bon dos : PAS UN MOT sur le dérapage des comptes de l’État, des dépenses somptuaires de votre chef : en l'espace de 4 ans, +500 milliards de dette. Et ça n'est absolument pas le fait de l'incurie du peuple. C'est VOTRE incurie qui est à l'origine de ces dérapages.

PAS UN MOT sur VOS avantages : retraites de parlementaires à taux plein et à vie dès la fin des 5 ans du premier mandat, salaires mirobolants, cumul des mandats dans des proportions indécentes, appartements de fonction, voyages de toutes sortes, avantages en nature multiples et à vie (chauffeur, garde du corps, etc.)... Alors que des gens n'arrivent même plus à se soigner, font l'impasse sur une paire de lunettes, des soins dentaires, où bouffent des pâtes tous les jours du mois, dans ce beau pays riche et à l'aise qu'est la France du 21ème siècle.

Honte à vous et à vos semblables.

Le pire? C'est que vous oserez briguer une nouvelle fois les suffrages des Français en 2012...on croit rêver!! J'espère que celles et ceux qui ont voté pour vous en 2007 ouvriront enfin les yeux, qu'ils réaliseront qui vous êtes. Même si, hélas, je crains qu'il ne soit trop tard.


Dans le même temps où vous ponctionnez les plus riches de ce pays de 200 millions d'euro (somme que votre amie Liliane Bettencourt aurait pu payer toute seule...sans même le remarquer!!), vous vampirisez 8 milliards de l'autre côté, du côté de ceux qui souffrent. Qui rament, qui galèrent. Qui n'ont presque plus que les yeux pour pleurer. Et vous annoncez une nouvelle fois de nouvelles ponctions, toujours dans la même direction, pour calmer ces sacro-saints "marchés" que l'on ne connait pas, que l'on ne voit pas, qui ne font rien pour nous à part nous enfoncer toujours plus. Bravo!! BRAVO pour le "Bien Public" que vous êtes censé servir et honorer en faisant partie de ce gouvernement. En prenant la charge de Ministre. En dirigeant ce pays.

 Vous n'honorez qu'une chose : les exploiteurs, les profiteurs, ces putains de "marchés" qui sont en train de nous imposer leur dictature.

Privatiser les profits, nationaliser les dettes : on voit où vous allez depuis quelques temps maintenant. Désormais, vous avancez à visage découvert. Vous venez de citer vos amis de toujours : banquiers, spéculateurs, agences de notation. Surtout, ne pas les froisser. Votre aveuglement est si pathétique que vous ne vous rendez même plus compte de l'état dans lequel votre stratégie a plongé ce pays. Et l'on constate la même chose sur toute la planète, sur toutes les économies avancées : USA, GB, Grèce, Italie, Espagne, Allemagne....

Partout, votre bien-aimée Droite Néolibérale, vos bien-aimées idées de "libre-échange", d'économie de marché, de croissance infinie, vos idées de merde ont triomphé. Et ont mis les gens en pièces.

Si votre "rigueur" ne s'accompagne pas de mesures de Justice Sociale, elle est vouée non seulement à l'échec, mais vous vous exposez à un cuisant retour de bâton. Si vous ne tapez toujours que du même côté, je vous le répète : vous risquez de provoquer une retour de flamme. Alors certes, la réaction tarde un peu. Elle se fait attendre. Mais continuez comme ça, vous avez tout bon.

Avec les efforts que vous déployez, elle viendra.

Inéluctablement.

mardi 1 novembre 2011

Dragon qui crache, Dragon qui couve

C'est dimanche. Il est un peu irrité : il attend ses amis qui sont "en retard", comme d'habitude, pour une balade au pied de "la" montagne.

Du coup il part devant, en éclaireur : elle s'étend, au delà du barrage, dans son écrin de verdure autrefois ravagé par les flammes. Immémoriale, multi-millénaire. Majestueuse.

Les dernières estimations situent sa formation à 230 millions d'années...un vulgaire plissement de terrain en des temps où rien n'existait à part quelques larves dans l'océan. Tout ce temps, une paille, qui lui fait remettre immédiatement en perspective sa misérable condition d'homme. L'énervement s'efface alors : à quoi bon? Autant en profiter...un peu, en attendant.

Il fait quelques pas et tombe, à l'orée de la forêt, au détour d'un bosquet, sur un petit sentier. Puis une pierre plate, qui forme comme une sorte d'avancée, face au barrage, et à la falaise. L'invitant à se poser. A méditer. Il se dit qu'elle a attendu ici quelques millions d'années, cette pierre, alors il peut bien poser son derrière quelques minutes dessus, non?

Il s'assied sur la pierre, les genoux croisés.

Il fait beau, cette journée de mi-octobre est juste magnifique : le soleil de onze heures est doux, aussi doux que l'odeur du romarin et du thym qui poussent par là, et embaument légèrement l'air de ce début d'automne. Sur sa peau, une légère brise, si délicate qu'on la dirait posée exprès là pour rafraîchir juste ce qu'il faut sa peau, trop peu habituée au contact direct de ce soleil déclinant de mi-saison.

Il contemple la rive en face : à sa droite, le barrage qui forme un demi-arc de cercle gigantesque; un peu en contrebas, le bassin de retenue. En face, la forêt, avec au loin le parking entre les arbres. Un piaf vient se poser juste devant lui, sur la branche de chêne basse. Son chant n'est ni magnifique, ni laid : juste simple. Comme cette journée. Il a envie de sourire.

En fixant la forêt en face, au-delà du bassin de rétention il aperçoit l'autre rive : des argelas, ces petits buissons touffus dont les feuilles dentelées piquent les mollets des promeneurs insouciants, la recouvrent presque totalement. Il y a quelques ruines de pierres disséminées ici et là, au milieu de la rocaille. Peut être un reste d'abri de chasseur, ou de berger, une "borie" à l'abandon.

Il en est là de sa contemplation quand il commence à se focaliser sur son souffle; les yeux ouverts, il rentre de plus en plus profondément en lui, abandonnant toute pensée parasite. Il essaie "d'éteindre ce fichu poste de radio". A ce moment, il remarque des ondulations sur la rive opposée : non pas comme celles produites par le mirage de la chaleur, mais de vraies ondulations du paysage. Un peu comme si celui-ci n'était qu'un voile, et qu'il tremblotait dans la brise de ce petit matin d'été indien.

Ce détail légèrement a-normal lui fait instantanément reprendre pensée, focalise son attention sur ce phénomène. Il n'a aucune crainte, aucune peur à l'observer, à le constater, de plus en plus présent. Qu'est-ce vraiment? Ces petits picotements au bout des doigts lui sont maintenant familiers : les cheveux de sa nuque qui "fourmillent" aussi. Il est en présence de quelque chose, d'une force.

Il faut reconnaître qu'humblement, il n'en sait pas beaucoup plus : il vit juste le truc. C'est assez puissant pour le pousser à détourner le regard à quelques mètres de là, sur sa rive à lui. Vers sa pierre, vers ce lieu qu'il s'est choisi pour "se poser".

Et il est là.

A ses pieds, il ne l'avait pas remarqué de prime abord, mais il était là depuis sans doute un petit paquet de temps. Bien avant que le barrage ne soit construit, bien avant ce que ses semblables appellent la "Civilisation", bien avant la domination de l'Homme sur cette terre. En fait, bien avant l'apparition de l'Homme tout court.

Ça ressemble à un caillou de la grosseur d'un demi-poing fermé, de forme oblongue. C'est à moitié enterré dans le sol, et en fait ça ne dépasse que de quelques centimètres, pointant à l'oblique vers l'orient. A première vue, une pierre comme il y en a des milliers par ici. Rien ne la distingue des autres si ce n'est qu'elle effleure à moitié, et qu'elle vibre littéralement par rapport aux autres pierres. Il sait que ce qu'il cherche depuis longtemps est là, depuis, qu'en fait, il a arrêté de le chercher.

Il dégage l’œuf fossile avec d'infinies précautions, : à sa surface, il y a des couches d'écailles partiellement conservées. En le sortant de terre, il s'aperçoit qu'il est à moitié fusionné avec une motte de glaise fossile. L'ensemble forme un caillou long d'une dizaine de centimètres, partiellement recouvert de coquilles qui sont comme écaillées. En le prenant dans les mains, il sait qu'il a vu juste : la pulsation n'est pas faramineuse certes-il faudrait se mentir pour le croire- mais elle est là. Une vibration primitive, des temps anciens, pré-géologiques, où rien de ce que nous connaissons, ou imaginons, n'existait.

Une époque où les grands reptiles parcouraient ce plateau argileux qui allait devenir la Vallée de l'Arc. Où ces dragons, après avoir survécu aux épreuves d'une existence assez courte, faite de prédation, de bruit et de fureur, venaient ici pour se perpétuer. Le feu.

Certains s'écroulaient ensuite, épuisés, dans la vase et la glaise. D'autres s'en retournaient auprès de leur nid, vigilants, attendant l'éclosion. La couvée.

230 millions d'années et des poussières...

Il se relève, le fossile dans la poche. Son portable vibre bien plus fort, lui : les amis sont arrivés, ils sont sur le parking, il est temps de partir. D'aller au sommet contempler cette vallée qu'il a toujours aimée.

Il sent l'énergie de la Vie qui déborde en lui. Le soleil brille. Le vent souffle.

La Terre est là. Le Ciel est là. L'Air est là.

Et dans sa poche : le feu fossile.

Sourire.


Il n'a pas fini de chercher.

Il sait déjà qu'il reviendra.

dimanche 30 octobre 2011

écran plat

O Seigneur, par pitié, accorde-moi la joie
d'accéder aux sirènes du bonheur, à l'ivresse
de la possession, au plaisir de la paresse, à l'octroi
du luxe sous toutes ses formes, y compris celles de la finesse

de la plus belle et désirable chose qui soit :

la beauté d'un écran plat.

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Méga-beauté d'une époque où tout se voit, où tout s'achète, où tout se monnaye, où tout se vit par procuration sur un bel écran plat.

19/9èmes, sorties optiques plaquées or de haute qualité. Son et images "HD Ready", technologie "crystalizer", LEDS à longue durée de vie, rétroéclairage, VGA DVI HDMI/TFT dalle IPS 28" wide, temps de réponse 5ms, résolution 1920x1080, contraste évolué de 5 000 000:1, Tuner TNT/MPEG4 intégré, luminosité 250cd/m², USB (photo et audio), D-Sub, composite, Péritel, Full Scart ,prise casque (arrière), entrée PC, et bien sûr hauts-parleurs intégrés 2x10 watts en façade.

Mais livré sans pied, hein.

Passque faut pas déconner non plus : vous savez combien ça coûte, en bridés/horaires, à fabriquer cette saloperie? Vous n'avez vraiment pas idée... Sans parler de tous les métaux lourds qu'il faut extraire de cette chère mère-nature et placer là, le temps de fabriquer le bouzin, bien sûr. Cadmium, zinc, silicium, arsenic, plomb, bromure, mais aussi le merdier autour, l'emballage : plastique, donc pétrole, plus carbone, plus papier, plus gaz rares, genre chromure de merdium en phase gazeuse avancée à haut pouvoir de réflection électroluminescent. (non en fait c'est plus de phosphore dont il est question, je crois).

rien de tel pour la paix de l'Etre
Tout ceci pour arriver à cet objet ultime, ce symbole de ce que le capitalisme, la société de consommation et la Banque Carrefour-Crédit-Pass en 10 fois sans frais nous permettent d'acquérir, nous offrent de plus évolué, de plus jouissif, de plus bandant, de plus smart, de plus nec-plus-ultra-du-je-le-veux-mais-putain-c'est-quand-même-pas-donné-1500-euro-va-falloir-en-bouffer-des-pâtes-pour-se-le-payer-ce-bordel.

Un peu comme un iphone, mais en plus gros, en plus grand, en plus cher, aussi. Merci au Steve Jobs de l'écran plat, je sais pas qui c'est, mais il est au moins l'égal, à mes yeux, de Gandhi, ou d'Adolf Hitler, à sa façon : il a participé à établir la paix dans le monde, pour des décennies et des décennies. Une espèce de prise de conscience globale, que nous sommes de plus en plus inconscients, hypnotisés, devant notre bel objet qui luit, le soir, comme les étoiles au dessus de nos têtes, comme ce vide de l’espace entre elles, et à l’intérieur de nos têtes du coup, aussi. Étrange miroir cosmico-consumériste que celui-ci, non? Vous trouvez pas?  Nan, jsuis sérieux, je déconne pas : c'est prouvé, y a des étoiles dans l'espace, et du vide entre elles. Beaucoup, beaucoup de vide. Allez savoir comment ça tient, tout ce merdier?

Quoiqu'il en soit mon bel écran plat est un Don, un Cadeau fait à l'Humanité toute entière, peut être même qu'il vient du cosmos, ce Cadeau, allez savoir, des petits-gris, genre ceux qui se sont posés à Roswell, ils nous ont donnés cette technologie, peut être contraints-légèrement- par ces braves Ricains en pleine Guerre Froide, un ptit bout de bidoche enlevé par ici, un ptit coup de menaces par là, imaginez la scène :

je viens en paix, moi aussi
-"Mais tu vas la cracher, ta putain de technologie militaire espèce de pourriture extra-terrestre? Allez, magne-toi, j'ai pas que ça à foutre, j'ai une guerre à mener, et des Soviets à niquer! Vazy accouche-le, ton rayon de la mort!" Le soldat-béret vert expert ès tortures en tout genre s'acharne depuis des heures sur la pauvre petite chose recroquevillée sur la table en formica. Nous sommes au cœur de la Zone 51, area Top-secret, Men in Black allowed only. Des gardes avec des M16 partout, miradors, clôtures électrifiées et bergers allemands avec patrouilles en rangers toutes les cinq minutes. Pas moyen de s'échapper, le petit-gris est dans de mauvais draps, c'est sûr. Ça fait des jours et des jours que ce GI le torture, lui faisant subir les pires supplices (Céline Dion à donf, discours de Sarkozy, lectures à haute et intelligible voix du quatre-vingt-dix-huitième tome des mémoires de Jean d'Ormesson,etc.etc.)

Et ce con d'alien de balancer le premier truc qui lui passe par la tronche, car c'est décidé il n'en peut plus, autant lâcher l'affaire tout de suite, là il sort tout ce qu'il a de plus précieux, ZE secret ULTIME, genre la technologie des LEDS qui sert à fabriquer des écrans  plats. "Nous venons en paix", qu'il dit, tout en griffonnant, d'une main fébrile, des consignes sur le calepin que la grosse brute aux mains ensanglantées lui tend, impatient. Il trace des figures géométriques abstraites avec ses trois doigts-spatules, genre "pitié-ne-tirez-pas-tout-de-suite-dans-la-tête-honorable-militaire", "je vais vous donner ce que vous désirez : le moyen d'enculer tous ces bolchéviques à sec, et sans vaseline!"

programmes électoraux (faut voter)
Il contribue, sans le savoir, en  révélant ce secret, à l'ouverture d'une ère de jouissance nouvelle, un but à atteindre, l'objet ultime à acquérir, pour qu'enfin nous nous accomplissions, ma mie, et que nous atteignions ce Graal qu'est la contemplation de Secret Story, ou de La Ferme Célébrités, ou Koh-Lanta, sur écran plat. Ou ce JT de Jean-pierre Pernaut, un verre de Ricard à la main, que je me délecterai de regarder, de digérer, parlant de "la France de nos régions", si belles, si chères à mon cœur, ce cœur d'électeur moyen fatigué par une dure journée de labeur, affalé sur mon canapé-trois pièces en simili-cuir Ikéa je suis si bien, vite passe-moi la télécommande, kessya ce soir dans le poste, tiens le JT? Cinq minutes pas plus hein, après je déprime, mais quand même en période de crise il faut savoir s'informer, en période préélectorale encore plus, mais merde quand est-ce que ces putains de moutards vont arrêter de brailler que je puisse écouter, t'as qu'à les mettre devant un dessin animé ou la XBox, jsais pas moi, et au fait, pourquoi t'as pas pris des chips au supermarché, connasse! File dans ta cuisine, avant que je lave le sol avec ta tronche!

Mais je m'égare, on en est pas encore là, qu'advient-il de notre ami alien bienfaiteur de l'Humanité? Il vient de lâcher le morceau quand même, c'est pas rien! S'est-il reconverti en entrepreneur à la Steve Jobs, ou quoi? LA suite :

Le béret vert hoche la tête, grommelle quelques borborygmes d'approbation, tout en suivant du coin de l’œil la progression des équations sur le calepin... Au bout de trois minutes, le transfert de technologie s'effectue : le schéma d'une arme redoutable semble s'esquisser, cette petite chiure de mouche intergalactique et pantelante en aura mis du temps quand même! Mais elle a fini par dessiner  une sorte de gros rectangle lumineux; on distingue des rayons qui sortent de sa surface, et se projettent loin devant, en un cône luminescent. Il semble se dégager une immense énergie du truc, et les équations en dessous le prouvent, le scientifique qui vient d'arracher le papelard à la grosse brute rajuste ses lunettes en écaille d'un geste fébrile, ils tiennent là un truc qui va tout péter, c'est sûr, jvous raconte pas la gueule de ces putes de Soviétiques quand il vont savoir ça!

ils entrevirent immédiatement les possibilités du truc
Des années qu'il attendait ça, enfin! Il va au tableau noir d'une démarche appuyée, appelle ses collègues chenus et barbichus restés dans la salle à côté, "mais bon sang c'est bien sûr j'le savais!" fait-il en se tapant le front d'un geste dégoûté, "j'aurais dû m'en douter avec un peu plus de temps cette salope d'alien ne m'aurait rien appris que je ne sache déjà, m'enfin voyons, enfin quoi, hein, ho bon non mais..." alors là je disais, il tend le papelard à ses autres collègues scientifiques en blouse blanche, ceux-ci aussi se tapent le front d'un air éberlué, "mais bon sang mais c'est bien sûr nous nous en étions doutés, mais quelle salope ce petit-gris de nous avoir caché ça, hein, non mais franchement, hein, ho, bon mais..." font-ils tous en cœur. Ils tiennent là une avancée technologique majeure, y a pas de doute.

E.T. é-cran plat mai-son, E.T., é-cran-plat mai-son, E.T.,...
Et ils foutent le camp discuter des possibilités de cette nouvelle technologie devant la machine à café, laissant le soin à la grosse brute au béret vert et aux idées courtes de coller une balle dans la tronche de cette pourriture de l'espace. Ce qu'il fait dans la minute qui suit. L'alien aura beau le regarder avec des yeux mi-implorants mi-larmoyants, lui balancer des messages télépathiques pacifiques à tire-larigot, lui faire le signe V de la victoire genre "peace and love" avec ses deux doigts-spatules restants (le troisième étant resté sur la table en formica, entre les mâchoires de la pince Monseigneur de ce cher béret vert), rien n'y fera.

-"Nous venons en pa**-"BANG!

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enjoy a new way of life & death
Et voilà la vraie histoire de la genèse de cet objet de toutes les envies, de ce symbole vivant du matérialisme le plus béat qui soit, mais cette histoire-là, c'est pas dans les livres "officiels" qu'on vous la racontera, mettez-vous bien ça dans le crâne. Alors oouuuiiiii, c'est sûuûr, je vous raconte pas la gueule des scientifiques quand ils se sont aperçus que "l'arme" en question n'en était pas une, du moins pas au sens où ils l'auraient voulu... mais pas grave, ils se sont bien démerdés quand même, et ont su la faire tomber dans le domaine public, cette technologie redoutable. Ca a bien pris quelques années, mais ça a finalement fini par niquer ces salopes de russcofs pour de bon. Selon l'enchaînement de circonstances désormais bien connu : diffusion du capitalisme et de son mode de vie enviable via les ondes TéVé=>envie du peuple tombé en esclavage sous le joug des rouges=>révolte à la porte de Brandebourg=>désintégration de l'URSS=>récupération par l'économie capitaliste=>vente d'écrans plats en constante augmentation=>lavage de cerveaux à grande échelle=>apparition d'indignés sur Facebook.

Voilà comment ça s'est vraiment passé. Je le jure, j'ai des sources.  Ça c'est du off, mais c'est du lourd, du vécu mon gars, du truc qui en a de la saveur, pas de la manip' de bas étage mais du réel, du concret, du sérieux, un vrai taf d'historien, avec peu (oh vraiment très peu) d'ajouts de circonstance, ça me fait penser à un plaisir simple en fait, un peu comme un Havane qu'on sait interdit, en période de blocus Cubain, entre les mains pleines de bagouzes du mafiosi local, costard rayé trois-pièces impeccables et cheveux gominés plaqués en arrière, il en aspire de longues goulées avec ce sourire béat sur la tronche, à chaque fois ça découvre sa dentition en or massif, putain ce que c'est beau, là il se renverse en arrière sur son fauteuil en cuir avec dans les yeux ce "c'est moi le Boss", vous comprenez? Non? Pas grave : en fait je voulais juste dire qu'on ne peut qu'apprécier, en sachant que ce sera peut-être la dernière chose qu'on savourera sur cette terre.

J'ai à peine romancé le truc, histoire de le rendre plus agréable à lire, mais ne vous méprenez pas : la réalité est beaucoup plus triviale. Un drame est survenu dans ma vie, cet été : ma vieille TéVé à tube cathodique est tombée brusquement en panne, un beau jour de juin, et là, la question s'est posée, tout naturellement. Devais-je m'acheter un bel écran plat tout neuf, ou aller aux putes?

J'arrête là le suspense insoutenable : je suis allé acheter le dernier livre de BHL. C'est moins exigeant, intellectuellement parlant.

il a pas eu le temps de me faire un autographe : j'en ai mis partout
A chacun sa croix.



vendredi 28 octobre 2011

Félicitations

Ce petit billet pour féliciter notre nouveau papa : c'est beau de voir un président heureux.

Pour fêter ça, quoi de plus normal que de plier à nouveau l'échine devant les financiers à l'occasion du dernier sommet de Bruxelles? Et pis, tant qu'on y est, lors de la mascarade du G20 les 3 et 4 novembre prochains?

Quoi de plus normal, également, que d'attaquer à nouveau les plus faibles avec deux nouvelles mesures scélérates, alors qu'on vient de donner un énième gros gros chèque à ces saloperies de banques?

Ainsi, la décision de geler la revalorisation des allocations familiales jusqu'en avril 2012 : ça ne mange pas de pain, et c'est un message fort en direction de toutes ces feignasses d'assistés. Allez bosser, au lieu de toucher des allocs à rien foutre!

Mais surtout surtout, faites gaffe hein : si vous bossez, ne tombez pas malades. Car dans ce cas, en cas d'arrêt maladie, ça n'est plus trois jours de carence mais quatre qui vous seront imposés. Alors c'est sûr, après la fiscalisation des indemnités journalières d'accident du travail début 2011, une ignominie de plus ou de moins, hein, qui le remarquera? (en gros = tu as un accident du travail, c'est de la faute de ton employeur, pas de toi, MAIS tu dois quand même désormais raquer des impôts dessus, même si la faute est avérée et imputée à ton employeur...car si l'accident est accordé par la sécu, c'est ce que ça veut dire.).

De toutes façons, le gâteau de la Sécurité Sociale est bien trop gros pour rester dans le giron de l'état. RGPP oblige, il va falloir commencer à refiler des morceaux de plus en plus épais de cette belle bête à nos amis les financiers, les assureurs, en gros tous ceux qui lorgnent dessus depuis fort longtemps. En même temps, ça sera un "signal fort" de plus en direction des ces chers "marchés" : la bestiole est vorace, elle en veut toujours plus. Soyez rassurés, ça n'est qu'une question de temps avant qu'on nous demande de nous coller à tous une balle dans la tête pour "apaiser, rassurer ces putains de marchés"!!

De toutes façons, le problème, c'est que "nous dépensons trop". C'est pas moi qui le dit, c'est cet incompétent de président qui l'a répété encore hier soir dans le poste.

Et pour une fois je suis entièrement d'accord avec lui : si on commençait par le poste des dépenses de l’Élysée, qui a carrément explosé depuis 2007? Entre un salaire présidentiel qui a plus que triplé, un Airbus présidentiel à 300 millions d'euro, avec baignoire, four à pizza intégré, et cafetière à 15000 euro, avion totalement inutile (car il y avait un autre coucou qui fonctionnait, et qui suffisait)? Et j'en passe...parce que ça, si on commençait à taper dedans,  ça nous ferait faire des économies, non?

Dépenses totalement injustifiées, mais chut : n'en parlons pas.

Tapons plutôt sur les plus faibles.

Sur les plus pauvres.

Sur les plus précaires.

C'est ça, le système Sarkozy : faible avec les forts, et fort avec les faibles.

Ça suffit: vraiment, vivement 2012.

vendredi 21 octobre 2011

RIP Kadhafi.

Marre de tout ça.

MARRE.

J'ai l'impression que l'histoire se répète.

Hier, je faisais un billet "RIP Ben Laden".

Je regarde encore ces images d'un dictateur qui vient de se faire assassiner sans autre forme de procès.

Certains s'en réjouissent; d'autres s'en attristent.

Comme je l'avais écrit pour Ben Laden, je le redis ici : Mouamar était un dictateur doublé d'un sanguinaire, mâtiné d'un tortionnaire. Bref, un beau pourri qui "a vécu et péri par l'épée." Soit.

Mais RIEN ne justifie qu'on se réjouisse de la mort arbitraire d'un homme, d'un lynchage sans procès équitable, même pour la pire des crapules.

La "droite" élyséenne n'a plus aucune leçon à donner là-dessus, elle vient de se ridiculiser une fois de plus. De montrer son vrai visage : celui de l'ignominie, en cautionnant tout cela pour grappiller quelques miettes du gâteau Libyen et de ses pétrodollars sur lesquels lorgnent Total et les grosses boîtes françaises. Tout ceci est à gerber : pourquoi ne va-t-on pas aider les Syriens qui sont en train de se faire exterminer? La réponse, tout le monde la connaît : eux, ils n'ont pas de pétrole, mon bon monsieur.

Surtout pas Sarkozy qui plastronne, qui se félicite de la mort de Mouammar Kadhafi, alors que c'est le même qui, en 2007, avait accueilli un certain Kadhafi Mouammar sur les marches de l'Elysée, sous les ors de la République, avec tous les honneurs....

La droite sarkozyste est-elle schizophrène?  Je pense que oui : à l'époque, nous les "gauchos" nous étions indignés de cette visite. Pour moi, elle apparaissait pour ce qu'elle était vraiment : illogique que le Pays des Droits de l'Homme cautionne cela, non? Seule une certaine Rama Yade s'en était publiquement énervée. Elle avait gagné le respect de pas mal de monde, y compris à "Gauche". Ca ne l'avait pas empêchée de se faire recadrer par ce gouvernement de la droite la plus abjecte qui soit. Oui, je le dis ici : être de droite n'est pas une tare.

Être sarkozyste, aujourd'hui, dénote par contre une grave dysfonction mentale.

Car on assiste maintenant aux "félicitations" du petit président pour le lâche assassinat de celui qu'il recevait en grande pompe, il n'y a pas si longtemps que cela. Celui auquel il a vendu des armes, des avions de combat, et allez savoir quoi d'autre... Ces mêmes armes se sont ainsi retrouvées dans les mains de combattants opposés à l'armée Française, jusqu'à hier encore...cherchez l'erreur?

Hier comme aujourd'hui, je le redis : les dictateurs sont des pourris. On ne devrait pas traiter avec eux. Mais ils ont aussi droit à un procès équitable. Sinon nous ne valons pas mieux qu'eux...

Vivement 2012.

vendredi 30 septembre 2011

...Éphémères...

Mode Plainte/victime [ON]

Blogue pas trop en ce moment...en fait, quand je regarde mon compteur de messages, il est aussi plein que mon compte en banque pour le mois de septembre... BON.

Mode victime/plainte [OFF]

Ça ne veut pas dire que je vais arrêter le "bloggage"..en fait je crois que je n'ai jamais vraiment commencé. Je suis, comme qui dirait, trop capricieux et si peu régulier pour rentrer dans les canons de ce milieu. On va dire que chaque blogueur l'est, forcément, mais moi un peu plus..façon de me targuer d'être différent alors que je rentre forcément dans l'un ou l'autre moule, non? Quoiqu'il en soit, en couchant mes pensées et délires par ici, à quoi m'attendais-je vraiment?

Alors tout seul j'vous raconte pas..
Pourtant, j'ai commencé par quatre fois un billet, ces dernières semaines : ça vient pas, ça veut pas, ça bloque, suis pas content de moi. C'est pénible quoi! Du coup je passe à autre chose : musique, ballades forcenées dans les montagnes, que sais-je méditation aux sommets...tout ce qui peut me faire oublier que parfois, j'aimerais que rien ne s'arrête, que tout continue vraiment....alors que je sais pertinemment, au fond de moi, que TOUT, absolument tout est impermanent. Rien n'est fait pour durer, ne serait-ce que la situation la plus merveilleuse, comme la plus merdique. Une seule chose est éternelle : l'énergie de la vie, l'étincelle divine, appelez ça comme vous voulez, mais ce qui nous anime et qui fait le job, le reste n'est que du vent.

Alors forcément, quand j'ai commencé à vraiment réaliser ça (en fait je l'ai vraiment réalisé le jour ou je l'ai vécu, une fois de plus, une fois de trop...), là une dernière fois je me suis dit : ça suffit je ne souffrirai plus, c'est fini!

Alors...je parle de moi, de ma petite personne, mais au fond cette réflexion s'applique à tout ce que nous vivons! Et actuellement, on peut dire qu'il y a matière à voir cette vacuité partout, à la constater, et finalement à l'accepter...on va, pour finir, affirmer que ça nous évitera non seulement de morfler un peu trop mais éventuellement, de rebondir. Et d'aller au-delà. Car qu'en est-il du reste?

Libéral d’extrême-gauche
La domination économique occidentale, le modèle capitalistico-libéral : en cours d'effondrement. Et ceux qui croient, qui nous serinent à longueur de médias que "les marchés ont besoin d'être rassurés", que "la croissance doit être forte", ne ressemblent-ils pas à ces musiciens sur le pont du Titanic?..Ils jouent de plus en plus fort, au fur et à mesure que les craquements se font de plus en plus entendre, sinistres et sans équivoque, et que l'eau leur touche les pieds, qu'elle grimpe jusqu'à leurs genoux et mouille leur queue-de-pie, ils persistent et jouent de plus en plus gai...ahaha. Tout ceci pour quoi, au final? Plouf!

Nos certitudes, notre petit confort, nos habitudes de nantis (comprenez = par rapport aux 4/5èmes restants de l'Humanité qui crèvent un petit peu la dalle en ce moment) liées à cette "économie", à ce "modèle" : elles suivront le même chemin. En fait, elles sont en train : nous constatons, chaque jour un peu plus, l'effacement des privilèges et autres acquis sociaux, le gommage de nos si chéries "Libertés" durement acquises grâce au sang de nos Anciens... Le grignotage du si gros fromage, par les petites dents pointues du satané bestiau de rat libéral. Sécurité sociale, Services Publics, Education, Démocratie et représentation populaire grâce aux élections... Liberté d'expression, de ton, de parole...pouvoir d'achat, pouvoir de consommer, pour qui, pour quoi faire? Également tout ceci suit aussi le même chemin : à la flotte, dans les bas-fonds! Faut-il s'en alarmer? Certes, oui, mais le constater c'est aussi admettre que tout n'est pas gravé dans le marbre, que l'Histoire suit des cycles, se répète inlassablement. Et que le changement fait partie de cet univers.

Moyen-age=>servitude=>Lumières=>Révolution=>Démocratie=>Crise=> Élections=>Émergence de totalitarismes=>Guerres=>30 Glorieuses=>Crise=>...

Si j'applique ce modèle aux sociétés humaines, je peux aussi l'appliquer plus loin : à la planète toute entière.

de la compétition en milieu entrepreneurial...
Extinction des espèces : il fut un temps ou des espèces dinosauresques parcoururent la surface de ce caillou; un beau jour, une petite météorite (oh, trois fois rien hein) qui passait par là décida de faire une pause-pipi dans la proche banlieue de l'écorce terrestre. Résultat : extinction totale de tous ces gros dinos qui se croyaient si 'achement balèzes que c'est nous les meilleurs, que on peut te courir après dans Jurassic Parc et te becqueter sans que tu le voies venir, et patati, et patata, et crac! On fait moins le malin, hein, avec une météorite sur la gueule? Hein?

Sans parler des crises écologico/climatologiques : combien de périodes glaciaires, de périodes de réchauffement où la vie a presque disparu, sans parler au tout début, genre quand la speakerine de la météo d'alors aurait pu le dire ainsi, si elle avait existé : "aujourd'hui lundi 10 Août -159 millions avant Jésus Christ, température au sol chaude et ensoleillée, climat agréable, minimales -350° la nuit, maximales 8200° à l'ombre au petit matin. Surtout n'oubliez pas vos lunettes.

On le voit, tout ceci est cyclique, jvous dis.

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« La vie, la santé, l'amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? » 

 

 J'en vois qui froncent les sourcils....

Martine, la copine à Laurence, bien sûr
Il est vrai que cette merveille tout droit sortie de la bouche de Laurence Parisot, amie bien connue des prolétaires et autres gagne-petit que nous sommes, à l'aune de ce que je viens de développer, sonne différemment. Alors là, avant que vous ne me traitiez tous de pourriture de libéral capitaliste vendu à l'ennemi, je voudrais juste dire, pour ma défense, Votre Honneur, que j'lai pas fait exprès! Qu'est ce que j'y peux moi, si la philosophie de Vie qui résonne en moi est reprise par une pouffiasse de patronne libérale Sarkozyste de droite? Hein? En fait si on regarde les mots, ceux-ci ont toujours un sens.
Précarité : ouh là, pas bon ça. Évocation immédiate de clochardisation, de pâtes alimentaires à tous les repas dès le 10 du mois, de galère systématique et d'angoisses au quotidien.

Remplacez ce mot par impermanence, vacuité, ou je sais pas moi, plus poétiquement par "éphémères"... Zavez vu que d'un coup ça passe vachement mieux?

Un amour éphémère, un travail éphémère, une situation éphémère, une vie, éphémères comme la goutte de rosée sur la toile d'araignée dans la campagne, au petit matin... Merde, que c'est beau : j'en chialerais presque. Le pire, c'est que c'est vrai : j'en chiale vraiment, je viens-presque- de donner raison à Laurence Parisot.


Comme quoi, même l'engagement le plus à Gauche qui soit peut aussi, inéluctablement, fatalement, irrésistiblement tendre vers l'éphémère...

lundi 12 septembre 2011

Les 7 Plaies de l'Occident - Verset 4

Verset Quatre

Et le Grand Architecte de l'Univers s'essuya le front, qu'il avait fort grand, d'un geste plein de nonchalance...mais qui n'en dénotait pas moins une certaine nervosité.

/Mode "Pâtes à tous les repas" [ON]
Quatre journées qu'il trimait comme un dératé, tentant de nettoyer par tous les moyens possibles le souk interstellaire provoqué par sa dernière étourderie... Ça lui apprendrait à ne pas vider ses poches quand il en avait l'occasion : la menue monnaie qui trainait toujours au fond de celles-ci (et Lui Seul savait que la Bonne lui faisait la guerre sur le sujet! Ça abimait le céleste lave-linge merde!) avait lamentablement chuté partout sur la moquette, le tapis du salon, jusque dans les couloirs de Wall Street même!  et avait fini par échouer répandue dans les "salles de marché", provoquant une Crise économique sans précédent sur Terre... 
 Admirez les dégâts maintenant! On se retrouvait avec un taux de chômage qui montait en flèche, des exportations en berne, les subprimes qui foutaient le camp en même temps que les investisseurs sur leur île paradisiaque, bien à l'abri des "troubles sociaux" à venir.. Sans parler des cours en bourse qui s'effondraient les uns après les autres, les "marchés" n'étaient encore une fois pas contents (oui mais là, y-z-étaient vraiment, vraiment pas contents du tout) et le faisaient savoir bruyamment : RI-GUEUR O-BLI-GA-TOIRE on vous dit, sinon gare à vos miches!

Mon Moi-même, mais mon Moi-même (essayez de faire dire Mon Dieu à lui-même hein? jvoudrais bien vous y voir), mais que faire? comment réparer? Vite, du concept, une occupation, un brainstorming cosmique que sais-je! Vint-huit dixièmes de nanosecondes plus tard, la solution germe dans Son Esprit Pur et Omniscient : si je leur donnais un objectif qui les tiendra en haleine, disons...jusqu'à la fin des temps, ou pas loin? 

Et Il leur donna la croissance.
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Pandit avait marché 3 lunes durant.

Il avait atteint cette région où le soleil ne brillait plus; les arbres, le sol, les bâtiments, les Hommes, tout était noir ici. Un noir de suie, une poussière fine et continuellement produite par ces énormes cheminées qu'ils appelaient "usines", se déposait partout. En infimes quantités, invisibles directement à l’œil nu, par petites touches déposées ça et là, un genre de tableau fantasque peint par quelque divinité folle à lier se déployait sous les yeux du vieux sage.

Ce noir absorbait les couleurs, la lumière, la vie aussi. Il engloutissait tout sur son passage, gommait toute velléité de résistance, de vitalité, de joie. Il se mêlait alors au bruit assourdissant des machines, à l'odeur âcre des fumées, à l'atmosphère épouvantable qui régnait en ces lieux pour ne plus faire qu'un avec tout.  Elle se reflétait partout, cette bouillie de mort, une fois digérée par les choses et les individus, elle transpirait sur les visages, dans les yeux et apparaissait au fond des cœurs. Le mouvement perpétuel de la foule des anonymes, pressés, fermés, insensibles, perdus dans leurs pensées, illustrait cet état de fait : les Gens, ici, courraient tout le temps. Mais vers quoi?

credits Eric Fiol © tous droits etc etc.

Pandit était bien incapable de répondre à cette question...
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 Pandit, assis sur son banc de bois, regardait ce jeune mendiant faire les poubelles.

Un vieux journal, des sachets d'ordures éventrés, une manche de veste déchirée, le gars envoyait voltiger tout ce qui passait à sa portée; il picorait parfois de-ci, de-là quelque indéfinissable rebut (bout de ficelle? Trognon de pomme? un récepteur radio cassé?) et le plaçait dans le chariot à son coté après en avoir évalué, reniflé, observé l'utilité potentielle. Le gars était dans un sale état et malgré sa jeunesse, on sentait un abandon total des convenances les plus élémentaires. Il y avait bien longtemps qu'il ne pensait plus à grand chose à part survivre. Bien longtemps que sa raison l'avait quitté, un soir de juillet au fond d'une impasse sordide

une ptite piécette pour manger siouplait
Cet étrange manège faisait sourire Pandit : tout au bout de la rue il y avait la devanture d'un hôtel de luxe. Le portier voiturier était magnifique dans sa livrée noire impeccable, ses boutons de manchette dorés brillant comme de petits soleils à la douce lumière du matin. Il rajusta sa casquette de velours tandis qu'il s'avançait vers la voiture qui venait d'arriver. D'une main assurée par des années de pratique, il ouvrit la poignée de la Bentley tandis que de l'autre il déployait une ombrelle pour protéger l'arrivant d'on ne sait quoi... Du soleil, de la poussière? La dame qui sortit de la voiture n'en avait visiblement rien à fiche : d'immenses lunettes aux verres fumés la protégeaient du regard des autres, tandis que son chapeau à large bords s'occupait du soleil.

Élégamment vêtue, la mine rosée par le soleil, les thalassothérapies et la meilleure alimentation bio qui soit, elle en imposait à son entourage. Elle s'engouffra dans l'hôtel d'un pas pressé, sans un regard en arrière pour le groom qui se démenait avec ses bagages, le voiturier qui attrapait les clés de sa Bentley lancées au vol par son chauffeur, et le reste du monde.

Le jeune clochard avait attaqué le container suivant, sans même un regard en arrière pour les passants qui changeaient de trottoir avec une expression de dégoût et de peur -oui, de peur- mal dissimulées.

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la Grande Comédie
Ces deux-là -et tous les autres ici, en fait- étaient les deux faces de la même pièce, songea Pandit. En les observant avec ses vrais yeux, il pouvait en effet aisément discerner ce qui animait ces deux pauvres hères : la course à la croissance, le besoin d'amasser, de posséder, de compter... Car oui, les deux étaient de pauvres victimes de la "croissance".
Certes, celui qui dormait dans les ordures était, d'un point de vue pratique, certainement moins à l'aise et plus à plaindre que sa voisine qui se prélassait dans des draps de soie, un verre de champagne à la main et les pieds en éventail... Mais mais mais il ressortait tout de même que les maux qui affligeaient ces deux personnages, cette ville, et les sociétés dites "industrialisées" (c'est à dire la planète entière à de rares exceptions près) étaient similaires : la nécessité de participer au manège de la "croissance économique", que l'on en soit un des acteurs majeurs par ses revenus très élevés ou, au contraire, qu'on en soit complètement à la remorque, par besoin de survie.

La course perpétuelle, résultat de la propension quasi génétique qu'avaient les hommes de tout horizon de conquérir, posséder, dominer, amasser, accumuler, s'accaparer, jalouser, envier...

je suis au fond à droite
Pandit se remémora le temps de sa jeunesse en tant qu'humain "normal", sur les rives du Gange : il n'avait effectivement pas connu l'opulence, mais il avait bien participé au manège, lui aussi, avant de trouver la Voie, et de s'y engager corps et âme. Lui aussi, il avait cherché à rentrer dans ce moule parce que tout le monde faisait pareil, et de toutes façons à quoi bon chercher ailleurs? Le bonheur n'était-il pas là-dedans, dans le fait de mener sa vie tranquillement, entouré de ce que l'on avait pu acquérir, et des siens, en travaillant "honnêtement", en "bon père de famille" ou en "bonne épouse", voire "en bon citoyen"? Pourquoi s'ennuyer avec ces détails, pourquoi toujours critiquer et vouloir plus?

Pandit avait rapidement répondu à cette question : cette façon de vivre aurait pu éventuellement fonctionner, si la planète qui hébergeait les Humains était six fois plus grosse. Si elle pouvait supporter ce mode de vie qui consistait à tout polluer, à tout s'accaparer, à tout vouloir maîtriser au motif que la "croissance" était nécessairement, infinie par essence...mais qu'elle prenait place dans un monde avec des frontières, limité et fragile! Cherchez l'erreur?

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Ce qui faisait sourire Pandit se reproduisait à chaque fois ; ces Hommes étaient vraiment rigolos, ils vivaient en perpétuelle contradiction et feignaient de ne pas s'en rendre compte, jugez plutôt : quand la gêne intérieure qu'ils ressentaient était trop forte, par rapport à un sujet d'actualité dit "préoccupant", ils inventaient de nouveaux concepts, de nouvelles expressions censés venir à bout des "problèmes".

les racailles sont d'accord : c'est juste une histoire de réputation
On avait ainsi clairement remarqué que cette croissance générait de sérieux problèmes, intrinsèquement liés à sa nature : expansion infinie égalait pollution infinie? Vite, un petit coup de "développement durable", et hop, le tout était joué! Le fait que ces deux termes soient clairement opposés semblait véritablement ne préoccuper que très peu de monde, cela anesthésiait plutôt le cerveau de la majorité des gens, Pandit en était convaincu, la preuve en était que tout le monde se mettait à cette nouvelle "mode" en estimant que c'était non seulement possible, mais aussi forcément indispensable...

j'en propose une autre : "pollution verte"
Un autre exemple? Le commerce, au sens que donnaient les Hommes à ce mot, n'était-il pas forcément une relation de pouvoir, avec un déséquilibre entre les parties? Que ce déséquilibre soit trop prononcé, et il en devenait forcément gênant pour la psyché malade de pas mal de citoyens. Alors vite, vite, un autre concept : "Commerce équitable". Un peu de vert dans le logo (toujours, c'est plus vendeur), une bonne dose d'inconscience justificatrice -le but étant toujours le même, in fine, déculpabiliser le consommateur occidental aisé qui s'est rendu compte qu'il profitait de produits fabriqués à bas prix par des travailleurs exploités- et de "communication" (une autre de ces plaies évoquées par Pandit dans une précédente réflexion hihi) et le tour était joué.

Le pire, et Pandit le savait fort bien, c'est que tout ceci ne pouvait pas s'arrêter : la conclusion inévitable de tout cela, c'était le coup de gomme nécessaire qui était en train de s'opérer en ce moment sous leurs yeux. Une bonne "Crise" à base de désespoir, de peur, de rapacité non partagée (comprenez : certains en avaient  toujours plus que d'autres et ne lâcheraient jamais rien, sauf contraints et forcés..et encore) et le terrain était bien préparé pour la suite.

République jetable
La suite? Pandit le voyait de son banc-même : les gens avaient peur les uns des autres, ils devenaient anxieux, intolérants et extrémistes. Sur les murs, fleurissaient les affiches d'un candidat à l'élection qui "grimpait" vertigineusement dans les sondages...il promettait de "remettre en marche par tous les moyens" le moteur cassé de la machine infernale...

Pandit l'avait aperçu, quelques semaines plus tôt, dans la ville voisine : les gens l'adulaient. Il était propre sur lui, bien sous tous rapports, et dénonçait d'une voix indignée les boucs émissaires, les responsables de tous ces maux modernes qu'étaient le chômage, la croissance "en berne", la "Crise". A chaque meeting, il faisait un triomphe. Il promettait le retour de l'ordre, de la fermeté face aux "ennemis étrangers". Il promettait de l'emploi à ceux qui en étaient privés, à cause selon lui de "responsables" clairement identifiés. Il satisfaisait ainsi la rancœur du clochard  comme celle de la milliardaire...

Il gagnerait ces élections bientôt, assurément. Et les choses alors changeraient : Pandit le savait, à la minute où il avait vu cet homme-là, il avait su.

Derrière son sourire, derrière ses beaux discours, son âme était noire comme la suie de cette ville.


lundi 15 août 2011

Fichage(s) de gueule(s) : la suite...

Selon Le Point : "Les quatre nuits d'émeutes en Grande-Bretagne ont choqué le monde. Les gangs seraient à l'origine de ces troubles, dixit le Premier ministre britannique. Aux yeux de David Cameron, ils sont les seuls responsables des récents actes de violence, de pillage et de vandalisme qui ont coûté la vie à cinq personnes. Tandis que les arrestations se multiplient, la lutte contre ces gangs constitue désormais la "priorité nationale" de Londres. Place à la "tolérance zéro" inspirée du modèle américain de lutte antigang mis en place à Boston, à Los Angeles et à New York."

La suite de ce torchon : ici pour ceux que ça intéresse (attention à ne pas dégueuler en lisant les commentaires en-dessous).

n'ai fait que danser. Fest noz. Promis. Juré. Craché. vomi.
Ben alors? Je rentre d'une semaine de beuveries collectives et de fiestas impromptues, sans télé ni radio ni rien pour me maintenir informé de l'actualité (ohh si, juste un bête iphone pour rester con-nec-té 3 fois rien quoi) pour me retrouver avec une crise en plein développement (genre on ne voyait rien venir), plus des émeutes au pays de sa très Gracieuse, mais néanmoins déclinante, Majesté (genre : on n'avait rien vu venir non plus)?

Mais on peut pas vous laisser tous seuls 5 minutes hein? Vous en profitez pour mettre le bordel? Sortir du bac à sable? Comment que je vais faire pour rabibocher tout ça?

Vite une ptite analyse à froid..

les émeutes auraient démarré après un énième foutage de g****e
Super article d'enfumage mainstream collectif qui résume bien la situation sous un seul angle, sans apporter la moindre argumentation et/ou piste de réflexion (pensez, faire réfléchir les moutons gens? Malheureux!); hélaaaas il y a LA phrase de fin qui fout en l'air tout le reste de l'article, comme ces petits sauvageons qui ont foutu en l'air les vitrines londoniennes : "Reste à savoir quand et comment le gouvernement mettra en place de telles mesures, dans un contexte de coupes budgétaires drastiques touchant la police et les services sociaux."

.... je me marre! aurait dit Coluche..

C'est bien le problème : ces émeutes n'arrivent pas par hasard. Ce qu'on a donné aux banques, les fameuses "garanties" qu'on balance à la bête vorace et perpétuellement affamée dénommée pudiquement "marchés" (et que j'appellerai juste "rapaces") il a bien fallu le retirer des poches de certains : allocations supprimées, frais d'inscription aux universités triplés, +1 million de chômeurs en l'espace d'un an en Grande-Bretagne... (oui vous avez bien lu).

Et il faut continuer à donner : la bestiole a toujours faim, elle en veut toujours plus...

15 ans et pas une ride...
Voilà où nous en sommes : encore une fois, ne pas faire le lien entre ces émeutes et la Crise financière généralisée que nous subissons tous est tout simplement inacceptable et, à mon sens, dénote un aveuglement coupable.

Les émeutes sont elles condamnables?  Certainement, nous sommes d'accord que la violence ne résoudra jamais rien...surtout la violence contre les individus et les biens des personnes... bien que concernant certaines institutions l'on puisse en discuter, quand on voit la violence policière et financière à l’œuvre contre les peuples en ce moment on est en droit de se poser des questions sur le COMMENT SE FAIRE ENTENDRE?...

Pour en revenir à la Grande-Bretagne et à sa nouvelle politique? Son nouveau gadget de "tolérance zéro", je citerai juste un exemple qui fera taire n'importe quel contradicteur : Nicolas Sarkozy et son "Karcher". Nous avons vu les résultats.Tout ceci n'est pas nouveau, si ce sont les seuls remèdes proposés alors là je dis bravo et banco : on ira encore plus vite dans le mur! Et en accélérant, vu les résultats passés ayons confiance dans l'avenir!

Sans parler des USA et de leurs prisons surpeuplées...le tout répressif et sécuritaire NE PEUT SUFFIRE SEUL. Il doit s'accompagner de mesures de redistribution, mais aussi de perspectives d'avenir, de propositions pour un projet de société commun : tout ceci ne serait que JUSTICE Sociale.

par pitié aidez-moi à choisir!!
J'ai bien dit "s'accompagner", ce qui veut dire que je n'exclus pas la punition... L'erreur de la Droite? Des libéraux? De ce Cameron comme des autres "dirigeants" (y compris la Gauche qui n'a de Gauche que le surnom...) et qui m'apparaissent tous de plus en plus incompétents, corrompus, lâches, inféodés à l'argent, à la finance, hypocrites, aveugles, sourds, muets et/ou impuissants [rayer la(les) mention(s) inutile(s)]? De juste supprimer le volet social, pour construire plus de prisons, poser plus de barbelés, mettre plus de caméras..et dans le même temps supprimer des postes de flics, de fonctionnaires, des Services Publics, les budgets sociaux..détruire le corps social, pour ne finalement finir par n'offrir plus aucune autre alternative,pour les andouilles nées dans ces quartiers "populaires", que celle d'aller pointer au Pôle Emploi du coin, de bosser au Mac Do pour des prunes ou plutôt d'aller dealer pour gagner 50 fois plus en 50 000 fois moins d'efforts... POURQUOI ne feraient-ils pas pareil que ce qu'ils voient à la TV, que ce qu'ils constatent dans tous les médias depuis des décennies : des banquiers, des traders, des BANKSTERS qui s'en mettent plein les poches en foutant des millions de gens sur le carreau, et sans être inquiétés?  

Le modèle est là, sous leurs yeux!

Et après ils iront s'étonner que les gangs recrutent, que la jeunesse part à la dérive, et que ça pète de partout!

Pour les emplois, pour la formation, pour les perspectives d'avenir, on verra plus tard : pas grave si les jeunes n'ont aucun horizon, ceux qui ne s'en sortiront pas en faisant du rap, en devenant star de foot ou de basket ehh bien...ils iront en taule!

TOUT CECI EST PITOYABLE DE MÉDIOCRITÉ.

Du coup, il a l'air de ne pas comprendre le malheureux Cameron, pitoyable1er ministre libéral (qui a dû, vous vous rendez compte, interrompre ses vacances en Toscane! Sacrilèège! à cause de tous ces pouilleux!), il tombe des nues que sa "politique" passe mal?

Il est bien le seul : moi, ça ne m'étonne pas. Et vous savez quoi? Je vais vous dire un petit secret : ça n'est que le début....
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PS : le festival en question était super, et les bretons ne le sont pas moins. Ça, je m'en doutais un peu (suivez mon regard) mais je tenais à le préciser; j'ai passé une semaine inoubliable!

lundi 8 août 2011

Fichage de gueule(s)

"Thierry Mariani veut un fichage intégral des allocataires sociaux."...

"Xavier Bertrand lui emboîte le pas et est complètement d'accord"..."il trouve cela normal".

Je me demande, à la lecture des actualités de ce dimanche (entre deux barbecues, j'avoue tout), quel est le ministre, dans ce gouvernement fantoche, qui joue le plus à nous prendre pour des billes...

Est-ce ce pseudo "ministre du travail", Xavier Bertrand, qui, après avoir affiché son incompétence crasse dans divers ministères et maroquins de tout poil (Santé, présidence de l'UMP, présidence de l'association des enfumeurs politiques, que sais-je), tente de nous faire croire qu'il s'est enfin mis au travail en plein été?

Ou bien, le "Ministre des Transports" ce cher Thierry Mariani, chantre de la "droite décomplexée", un énième Hortefeu en pire, adepte de la phrase douteuse, de la polémique merdique, bref, qui joue bien le chienchien à son pôpa Sarko, qui a dû lui susurrer à l'oreille, entre deux week-ends et trois séances de préparation à l'élection-accouchement, qu'il était temps d'essayer de détourner l'attention de la Crise et de tout le bordel ambiant, (y compris l'échec cuisant de ce gouvernement en matière économique, sociale, et aussi morale) en trouvant de nouveaux boucs émissaires?

Car ne nous leurrons pas : les fichiers des allocataires sociaux existent déjà. Travaillant dans le milieu, je les connais tous très bien : chaque organisme en a déjà un, (CAF, Assedic, CPAM...) , je ne peux vous en donner les noms car sous couvert du secret professionnel (ehhh vouais! et en ces temps de Crise...pas envie de perdre mon boulot! ). Mais je peux quand même en parler...

Et ce que je peux par contre vous dire d'intéressant, c'est que certains de ces fichiers sont croisés avec d'autres :  celui des impôts avec celui de la CAF, par exemple. Pratique, pour débusquer les fraudeurs...et on a pas attendu les moulinets de ces chers ministres pour mettre en place ces contrôles. Sans parler des autorités (police, gendarmerie..) qui viennent régulièrement, sous couvert de commission rogatoire signée par un juge, piocher des infos dans lesdits fichiers...et ce depuis des années. Je l'ai vu et ce à plusieurs reprises.

DONC ces ministres nous prennent, allez disons-le, pour des andouilles : comment argumenter le fait qu'il s'agit, avant tout, de débusquer les fraudeurs, alors que cela se fait déjà depuis des années?

Encore un os à ronger jeté aux médias : ça en devient pitoyable, à l'approche des élections, de les voir se débattre dans des postures ridicules et archaïques pour tenter de détourner l'attention des vrais problèmes.

Car les vrais problèmes ce sont : le chômage qui explose dans ce pays, ainsi que la précarité, ainsi que les faillites d'entreprises, et l'économie qui entre en récession, ainsi que les extrémismes qui montent....

Les vrais problèmes, ce sont ces ministres, ces députés, ces sénateurs qui font la sourde oreille et mènent grand train aux frais des contribuables que nous sommes, pendant que la classe moyenne, les jeunes et les moins jeunes en prennent plein la figure, sans arrêt. 25% de chômage chez les jeunes... 5 millions de chômeurs...15 millions de précaires, 8 millions de mal-logés dans ce beau pays...ça ce sont les vrais problèmes.

Les vrais problèmes, ce sont ce président incompétent qui gesticule, avec son gouvernement...qui brasse du vent et se paye le luxe de faire un gamin à l'approche des élections...coïncidence? Elle me fait froid dans le dos, cette "coïncidence". Ce président des riches qui refuse d'augmenter les minima sociaux, le Smic, sous couvert que "les caisses sont vides" et qui dans le même temps s'augmente de 170%, et qui se paye une flotte d'avions de ligne avec fours à pizza intégrés et cafetière à 25 000 euro, tout ça pour faire plus "classe" aux sommets du G20 et compagnie.... Coût total ? 276 millions d'euro pour le renouvellement de la flotte présidentielle. Total et..injustifié! Totalement injustifié!

Les vrais problèmes sont là...
Pas les quelques 5 à 10 pour cent de fraudeurs aux allocations estimés. Pas les petites gens qui vont encore galérer, à bouffer des nouilles quinze fois par mois, à ramer sans arrêt pour boucler les fins de mois..Pas les gens que ces chers Mariani, et consorts, vont encore désigner du doigt...

Avant de partir en vacances, luxe (totalement injustifié, me dirait mon banquier) que je me permets encore, je ne saurai trop vous conseiller, chers lecteurs, de ne pas vous laisser enfumer par ces "problèmes" qui n'en sont pas.Surtout, surtout à l'approche du deuxième pic de la crise systémique, pic qui risque de tout emporter.. Et qui est situé, selon les vrais experts, pas ceux qui passent sur TF1 ou France 2, non les vrais, ceux qui ne mentent pas (voir dans la blogroll sur le côté, mais au cas où je les recite : Paul Jorion, le Geab, Loic Abadie...cherchez sur Google et lisez!), pour très très bientôt. Dès cet automne.. peut être avant. Car le Dollar va chuter, et avec lui l'économie mondiale, et les temps vont être très durs.

Et le crime, c'est d'essayer d'endormir les gens, surtout quand on est au courant de ce qui se passe; au lieu de les préparer à ce qui va se passer, mentir et détourner l'attention, voilà ce qui restera dans les livres d'histoire des attitudes de ces piètres gouvernants. Une faillite, et des incapables.

Il y a un an, c'étaient les Roms... maintenant ce sont les "fraudeurs".

Demain, à qui le tour?

allez..une ptite note d'optimisme et d'Humain! Bonnes vacances à tous!