lundi 28 mars 2011

Les racistes dehors!

MESSAGE AUX FAFS DE TOUS BORDS, AUX FACHOS, INTOLÉRANTS RACISTES ET XENOPHOBES NOSTALGIQUES QUI VOUDRAIENT VOIR REVENIR L'ORDRE NOUVEAU, QUI GLORIFIENT LA PESTE BRUNE...

ET AUSSI MESSAGE A TOUS CES GROS IMBÉCILES QUI FEIGNENT DE CROIRE QUE MARINE EST DIFFÉRENTE DE SON PÈRE, OU DE TOUS LES AUTRES FACHOS QUI L'ONT PRÉCÉDÉE;

Message à tous ceux qui votent, ont voté où ont l'intention de voter F HAINE aux prochaines élections.

A tous ceux qui se trompent de colère, qui croient que l'Autre est responsable de leur malheur; que l'immigré, c'est le mal. Qui imputent à la différence, tous les maux de cette société pourrie par l'égoïsme, le pognon, la cupidité, l'abaissement moral et la soif de pouvoir hypocrite et sans limites de nos politiques.

Message aussi à tous ces bas du front, haineux et fachos, intégristes, skins, racistes, bloc identitaire et con(s)sorts dont on voit fleurir les affiches nauséabondes, et qui sortent en période de Crise et d'élections comme la tique qui sort au printemps...

EN BREF MESSAGE A TOUS CEUX QUI CROIENT TOUT SAVOIR, mais qui n'ont rien compris...

Mais aussi message aux autres, aux "Gens de Gauche", aux "sympathisants", mais j'ai aussi envie de rajouter aux "vrais républicains, de toute appartenance", parce que nous sommes tous, directement ou indirectement, responsables de ce qui est en train de se passer...



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J'avais commencé un assez long billet sur tout autre chose, mais forcément, la résurgence de certains "détails" -en vrac les élections récentes, l'émergence du FN version marine-à-papa et la connerie sans bornes des candidats dont on les croirait tous issus plus ou moins des tea party version US- m'ont convaincu de me fendre d'un petit coup de gueule intermède. Ca mange pas de pain, ça coûte rien, et ça fait du bien -changez l'ordre des termes si ça vous convient.

Je voulais juste vous raconter l'histoire d'un ami, qui est mort un soir de septembre 1998, un mois après la "Coupe du Mooooonde".

Cet ami s'appelait Youssef, il avait 21 ans. Je venais de passer deux mois avec lui du côté de Bordeaux, dans une caravane, deux pauvres chômeurs poursuivis par la guigne et les embrouilles qui essayaient de s'en sortir en allant chercher le boulot là où il était : dans un camping, comme vigiles...

Youss (appelons-le comme ça, c'était son surnom) était impressionnant : 2m05, 105 kilos, une montagne de muscles et un regard d'acier... un caractère de con -parfois-, une vie qui ne l'était pas moins -souvent-, mais une envie de sortir de ce bourbier de la cité des quartiers Nord de Marseille où il était né, où il avait grandi.

Youss donc, était allé bosser avec moi, ou moi avec lui : il avait un cœur d'or malgré ses défauts, il m'avait sorti de la déprime de chômeur de longue durée dans laquelle je m'enfonçais en m'embarquant dans sa vieille clio pourrie pour traverser la moitié de la France à la recherche de l'Eldorado, d'un peu de taf...et de vacances par la même occasion. Un peu de rêve à la mer, à l'océan.

Pendant deux mois, qui furent sans conteste parmi les meilleurs épisodes de ma vie à cette époque, nous avons tout partagé : la caravane que nous prêtait gracieusement notre employeur, le boulot (travail en double), les coups de gueule, les chagrins (nous nous étions retrouvés célibataires tous les deux..) et en même temps aussi une vraie différence.

Je ne veux surtout pas idéaliser cette époque, mais j'en ai retenu quelques leçons : la chaleur du mot famille, quand vous n'avez plus rien qui ressemble de près ou de loin à une "cellule familiale" et que vous êtes accueilli à bras ouverts, comme un fils, par une famille étrangère...

Le partage, si j'ai peu mais que tu n'as rien, pas grave, je coupe en deux c'est comme ça...

Le poids des coutumes aussi, qui peuvent parfois choquer ou déranger -la culture de la débrouille, des petites embrouilles pour survivre jusqu'au lendemain...la violence de ceux qui ont leur origine rappelée en permanence sur leur visage...La violence de "la Rue", terme protéiforme et générique s'il en est, bien commode pour nommer l’innommable, la société qui broie ceux qui n'ont pas la chance d'être nés dans la dentelle....ou avec une peau plus claire, tout simplement. Cette violence du gars qui "frappe sec parce qu'il a la haine" dixit IAM.

Le délit de sale faciès : Youss qui pleure sur mon épaule,  qui craque qui me dit qu'il n'en peut plus de ces allusions en permanence, lui le monstre de 105 kilos et moi 65 tout mouillé, 3 têtes de moins que lui, me demandant si je devais aller péter la gueule au gérant du camping qui l'avait traité de "sale bicot"...ne sachant que faire, en fait.

De ces contrôles de flics quasi quotidiens, et de la chance quand ça se passait "courtoisement".

Le désespoir de voir que rien ne change, que de toutes façons quoi que tu fasses, on te ramènera toujours à ta différence, à tes origines...

La bascule dans les conneries, pour oublier, parce que c'est tellement plus facile et plus rapide de faire "la combine", quand de toutes façons on n'arrête pas de te seriner que c'est comme ça..que tu désespères de trouver un boulot "qualifié"... que tu joues le jeu de cette vie, mais que les dés sont pipés....alors que moi je retrouvais une vie plus ou moins rangée, de retour "au pays".. sans "contrôles de flics quasi quotidiens", en ce qui me concerne.

Youss? Il s'est tué un soir de septembre 1998, au volant de sa clio pourrie, sur "le Jarret", le périphérique marseillais. Un soir de rodéo, un soir d'ennui, un soir de trop.

Il avait vingt et un ans...c'était mon ami.

Combien comme lui?

dimanche 20 mars 2011

Les 7 Plaies de l'Occident - Verset 3

Individualisme -
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La poussière est partout... Luttant contre cet ennemi quasi invisible, Dieu n'en mène pas large : le balai dans ses larges paluches, il sue des gouttes comme le poing et éternue continuellement, au milieu d'un nuage de poussières en constante expansion. 

Ça fait maintenant six jours qu'il bosse comme un dingue pour tenter de maintenir un semblant d'ordre sur cette foutue planète : le bordel est partout! 

Entropie, quand tu nous tiens : on dirait que c'est le souk par ici! 

Partout, des continents à la dérive, des plaques qui se chevauchent, et cette Vie dont il a semé juste quelques graines par erreur, un soir d'alcoolisation, il ne se souvient plus vraiment, il avait posé les semences par là, tourné le dos quelques instants et pof! Des forêts, des oiseaux, des reptiles, des amphibiens, et, au cinquième jour, ces espèces de primates velus et chevelus, sautillants et grimaçants, qui ont commencé à le faire marrer avec leurs mimiques ridicules...il en avait même posé sa bouteille et pausé sa beuverie, la gueule en travers, muet d'étonnement devant tant de...comment dire? Bordélisme, ouais c'était le terme qui lui était venu spontanément à l'esprit.

CACA-Mééé-HA-Mééé-HAAAAA!!!
Il les avait ainsi observé un petit moment -genre six ou sept mille ans en équivalent humain quoi- , se poilant devant leurs querelles de territoire, leurs crêpages de chignon incessants pour telle ou telle broutille, et aussi ahhh ouais aussi ce qui le faisait le plus marrer mais alors à se tordre de rire à chaque fois : quand ils allaient faire caca, tous en groupe la tribu au complet, l'expression sur leur visage... Fallait vraiment voir ça au moins une fois par millénaire, anti-déprime garanti!

Jusqu'au jour où il avait constaté un truc : il avait encore pris du retard dans le ménage, c'était la cata, la galaxie NGC25486 faisait encore des siennes avec cette foutue supernova, tout ce coin menaçait de partir en vrille, une vraie casserole sur le feu c'en était fatigant, il en avait plus que ras la casquette! Alors il s'était refait une petite "séance" : hop! un coup d'œil sur ses Humanoïdes...histoire de se remonter le moral quoi.

Et là stupéfaction : ils ne se baladent plus du tout en groupe, question défécation en tribu c'est plus du tout ça, même que maintenant ils ont des notions du genre "sale", "honteux", "personnel", "wc privés" et que sais-je, là Le Grand Démiurge tombe littéralement des nues -je vous dis pas la supernova NGC 25486, les résidents du coin en ont pris plein la tronche- mais qu'est-ce que c'est que ces conneries, non mais je vous l'demande ma bonne dame, on tourne le dos quelques siècles et c'est le merdier, vraiment insortables, ingérables et inqualifiables, mais qu'est-ce que j'ai encore fait pour mériter ça, j'en ai ma claque, ma claque, MA CLA-QUE!

à haute dose, la poussière peut être nocive pour la santé
Sur ces entrefaites, il fait tomber son balai -qui doit bien peser quelques trillions de tonnes et est chargé de poussières hautement radioactives- sur le carrelage de la Céleste Cuisine -je vous dis pas les résidents de l'île du coin, comme ils en ont pris plein le citron- (je sais elle est nulle) (mais j'aime ça) (et pis si on en rit pas un peu on va où hein? OU??) (ok ok ça va je me calme et je continue) (de toutes façons ici c'est chez moi alors je fais ce que je veux nananèèreuhh) - donc je disais le Grand Architecte en a lâché son balai d'étonnement et hélas y a eu des morts, instantanément il regrette son geste mais bien sûr c'est comme avec le flic qui est en train de vous coller une prune, c'est toujours trop tard, monsieur-le-pévé-j'ai-commencé-à-le-remplir-vraiment-désolé-vous comprenez, va falloir laisser faire et essayer de gérer la situation, cette phrase est beaucoup trop longue, vite il faut que je lui mette un point. Point.

désignation de l'employé du mois en Chine
Donc il essaie d'évaluer les dégâts, observe les habitants et le reste du monde paniqué, "mais qu'esssssse que j'ai encore fait là! et zuuut!!" et là stupeur, il s'aperçoit d'un truc qui lui avait échappé depuis tout ce temps, ses petits Zumains sont maintenant persuadés d'avoir évolué, un super beau vernis recouvre leurs faits et gestes, ils lui ont même donné un nom, ça s'appelle Ci-vi-li-sa-tion, en gros ça permet de faire croire qu'on se comporte correctement avec ses semblables, de se montrer "en société" sans avoir l'air d'être un gros sauvage issu des cavernes ou descendu récemment de l'arbre, mais bien sûr tout ceci est une façade, il n'en est absolument rien dans la réalité, c'est toujours la même chose... Au contraire, chacun roule de plus en plus pour sa pomme, secrètement on convoite toujours de la même façon ce que l'autre possède et que l'on a pas, c'est une roue sans fin, un engrenage dans lequel tout le monde plonge le bras tête baissée, et pis moi aussi pourquoi est-ce que j'aurais pas le droit de me payer un Iphone merde? Même si il est fabriqué par un petit bridé qui crève la dalle dans un camp de travail, payé trois yens six roubles la semaine de 70 heures, qu'est-ce que je m'en tape, au fond? Tu crois pas que MOI aussi, je me lève pas le derche comme un bourrin, depuis toutes ces ces années? Que j'y ai pas droit, au bonheur consumériste? HEIN?

Une Divine Larme roule alors sur l'interminable joue du Démiurge : c'était donc ça... Ils étaient devenus individualistes! Il sût alors, à ce moment précis et sans aucun doute possible, qu'il lui faudrait tirer un trait définitif sur ces scènes d'excrétion en groupe qui l'avaient tellement diverti, lui offrant des pauses bienvenues au milieu de son dur labeur...la vie est une vallée de larmes.

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 "Mahamati, toutes les formes, couleurs et images, sont appelées représentations (nimitta).
A partir de ces représentations se forment les concepts, sur le modèle "c'est ceci", "ce n'est pas cela", etc. C'est ce qui s'appelle Nom (nama). Les "consciences-connaissances" et leurs fonctions, qui donnent naissance à ces concepts, sont appelées Discrimination (vikalpa). Ces représentations et concepts ne sont pas des choses vraies qu'on peut obtenir; ils ne sont que le produit de la discrimination. La nature vraie des choses, libérée de cette discrimination, est appelée Ainséité (tathata).
 Mahamati, voici les caractéristiques de l'Ainséité : réalité, exactitude, fin ultime, nature propre, fondement et non-obtention. 
 Les Bouddhas et moi-même avons réalisé et exposé l'Ainséité.
Tous ceux qui sont capables de se servir habilement de cet exposé, afin de pénétrer dans l'Ainséité, peuvent transcender les concepts de continuité et de discontinuité, de débarrasser de la discrimination-imagination et accéder à l'expérience spirituelle de la réalisation de soi-même, une expérience inconnue aux philosophes, Sravakas et Pratyekabuddhas. Ceci est appelé Vraie Sagesse (samyagjnana).

Mahamati, vous devez vous servir de votre habileté pour réaliser ces dharmas

Une fois que vous les aurez réalisés, votre esprit sera confirmé; plus rien ne pourra vous ébranler.
  

Lankavatara-sutra
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Cela faisait maintenant cinq ans que Pandit était revenu dans sa grotte.

Cinq années de méditation, hors du temps et des tourments de la civilisation humaine.

Les novices du temple voisin, situé à quelques kilomètres, passaient une fois par quinzaine voir s'il n'avait besoin de rien. Sans un bruit, ils nettoyaient les alentours de sa retraite, vérifiaient qu'il disposait de suffisamment d'eau et de nourriture -le strict nécessaire pour maintenir son corps en fonctionnement- et repartaient sans un mot.

bouddha=feignasse
Il avait atteint l'état de Sâmadhi au bout de trois années : il avait déchiré le voile de vikalpa, et réalisé que toutes choses ne faisaient qu'Un. Mais qu'il n'y avait rien à réaliser non plus, car c'était ainsi. Point de concepts, de jugements, de discrimination entre sujet et objet. La paillasse qui constituait l'essentiel des meubles de sa grotte était, au même titre que le reste, et n'était pas. L'Homme lui avait donné le nom de paillasse, mais qui savait vraiment ce que c'était, si ce n'est un assemblage d'atomes, de travail de tissage, une réunion d'éléments improbables mais certains réalisés au sein de ce qu'on dénommait "paillasse", et à laquelle on donnait plus ou moins (plutôt moins que plus d'ailleurs) le nom, l'appréciation, la valeur, la fonction de paillasse, de grabat?

Cela n'avait en aucun cas changé sa façon de vivre : il mangeait, dormait, buvait, excrétait toujours comme tout le monde. Il lavait son bol dans la rivière, se mouchait, marchait... Mais il le faisait juste vraiment. Il était là, ici et maintenant, en pleine et totale conscience de lui-même et de tout ce qui l'entourait, l'esprit absolument centré... Il avait atteint l'état de pleine conscience qui lui faisait vivre intensément ne serait-ce que le simple écoulement de l'eau sur ses mains, lors de la corvée quotidienne de la vaisselle. Les insectes sur son passage, les animaux dans les fourrés, le soleil sur le seuil de la grotte, tout absolument tout était en lui et hors de lui, plus rien n'avait de nom ni d'identité propres car chaque chose faisait partie du tout, chaque être était au-delà des mots...magnificient, unique, différent, semblable, impersonnifié.

D'ailleurs, les mots n'avaient plus aucune importance pour lui, il pensait très peu voire pas du tout en fait, vu qu'il vivait plutôt le truc, je sais pas si vous arrivez à vous l'imaginer, mais je crois pas réussir à vous le faire ressentir, je vois pas pourquoi je m'évertue à m'échiner à essayer de vous décrire ce qui ne peut l'être...faudra repasser, ça commence à me saouler -je suis pas zen et loin de l'être, j'avoue tout, j'ai encore du boulot.

[soupir désabusé]

Je disais donc qu'il avait abandonné la réflexion sur la société humaine car il savait que ça ne changerait pas le cours de choses, en ce qui le concernait. Ce qui ne voulait pas dire qu'il ne fallait rien faire et accepter l'inéluctable : à savoir que ses frères Humains se dirigeaient, à marche forcée, vers une fin de civilisation, disons...plutôt brutale et prématurée.

Outre le fait que chacun pensait à soi et uniquement à soi -où à sa famille, à ses enfants, à son clan, à sa communauté..ce qui revenait au même-, la pollution avait atteint un niveau alarmant. Les forêts disparaissaient, empoisonnées; les animaux, les végétaux, les minéraux : tout se vendait, n'avait plus d'autre valeur que celle de monnaie. Le Soi comme prétexte était glorifié : mais il s'agissait d'un faux-semblant, c'était le Soi égoïste et égotiste qui parlait, pas la recherche du Soi pour se remettre en connexion avec le Vivant et sa Source, mais bien le soi du nombril... Ce soi qui faisait oublier aux Hommes leur véritable nature, celle d'êtres capables de bonté, d'altruisme, de compassion.
bientôt dans vos rayons
Pour glorifier ce néant qui s'élevait de plus en plus haut, que l'on appelait consommation, croissance, facebook, ou téléphone portable, l'homme avait jeté aux orties ce qui aurait pu le sauver, lui, ses semblables et la planète toute entière : sa Conscience.
Cette conscience qui était désormais systématiquement mise au rencard, bafouée, travestie en une parodie d'indignation, étouffée sous les émotions et les bons sentiments, mais qui laissait faire. Laissait faire les pires turpitudes au nom de principes qui étaient l'exact contraire de la nature Humaine : consommation, exploitation irraisonnée et destruction de la Nature, exactions diverses et variées, totalitarismes, engrenages de violences, de peurs, oubli de soi et des autres au profit d'une fuite en avant de plus en plus rapide. Droit devant, à toute vitesse, vers le mur.

Le monde tournait mal? Cinq années plus tôt, il en était déjà convaincu.
Cinq années plus tard, il savait qu'il aurait un rôle à jouer dans le changement qui était devenu indispensable. Vital. Et il était convaincu que cinq années supplémentaires dans sa grotte étaient un luxe qu'il ne pourrait plus se permettre : au loin, il sentait la tension annonciatrice de grands conflits à venir. Moins de cinq ans, il en était sûr, avant que le prochain Grand Conflit n'éclate et cette fois-ci, trop d'armes, trop de haines, trop de capacité de destruction accumulées, trop de convoitises. Le risque n'en était plus un, mais une certitude, juste une question de temps...

Il était temps de redescendre dans la vallée, puis dans le monde, de reprendre pied dans le réel pour agir et sauver ce qui pouvait encore l'être. Il chaussa ses sandales, rajusta sa sangha, et partit d'un bon pied vers le sud, le sourire aux lèvres et l'œil pétillant.

En bas, la ville, cinq années de développement plus tard, grouillante de vie, de bruit et d'odeurs, telle une bouche avide au milieu de la nature.

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Je dédie ce pavé à maître Thich Nhat Hanh et à ses élèves, puissiez vous œuvrer dans la même direction et un jour nous apporter le Réveil à tous...

jeudi 17 mars 2011

Dawn

Alternative 1-

"Evrything was under control until..."
(pas très réjouissant, il est vrai)

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Le jour se lève.

Ça fait des heures qu'il marche. Devant lui, le désert.

Ponctué d'ornières, de ruines, de cratères noircis et de troncs d'arbres calcinés.

Il traverse une énième cité qui n'a plus de nom, un paysage peuplé de fantômes noyé dans un océan de béton fissuré.

Des heures qu'il titube, affamé et assoiffé, la peau comme la terre sous ses semelles fatiguées : faite de rides et de crevasses.

Il a ce voile devant les yeux : sa vision a de plus en plus de mal à accommoder.

Il a le teint de ceux qui savent qu'ils n'en ont plus pour très longtemps, touristes d'un voyage qui n'a aucune possibilité de retour, si ce n'est au néant...Peut-être est-ce ce qu'il veut, après tout, pourquoi pas? Mieux vaut disparaître que de continuer dans ces conditions..

Surtout si tout est perdu : que reste-t-il de vivant, sur cette terre empoisonnée? Pour qui ou pour quoi continuer à vivre? Tout a péri, ou est en train de le faire.

Les océans, remplis de déchets jusqu'à la gueule, n'abritent presque plus rien de comestible. La terre exhale des particules invisibles, qui brûlent la peau..et donnent le Mal Qui Fait Saigner, silencieux, sournois. Fatal, quoi que vous fassiez.

Les sommets? Il a tenté, un instant, d'y accéder : rien à faire! La neige a fondu, partout, trop de chaleur car trop de ce "vieux gaz", comme disaient les Anciens, dans l'atmosphère; les pluies acides ont patiemment continué le travail sur toutes les forêts, déforestation régulière à chaque tour d'orage.

L'érosion a fait le reste. Les cimes ressemblent désormais toutes à la même chose : de la rocaille rabotée, stérile, qui, peu à peu, se précipite dans les vallées comme pour les combler.

Nulle part où se réfugier sans ressentir la faim, la soif, le manque.

L'Âge d'Or de la Civilisation Moderne a pris fin, quelques années plus tôt, quand le "peak oil" a été atteint, puis dépassé, puis parachevé... Plus de pétrole! A sec!

Le pire? même pas de "Grande Guerre" pour finir le travail, contrairement à ce que la plupart des gens redoutaient à l'époque! Juste des conflits "régionaux" localisés, pour la possession des derniers gisements de précieuses ressources naturelles : pétrole, eau, terres cultivables de plus en plus rares.

L'avidité de ceux qui partageaient de moins en moins, au détriment de l'écrasante majorité qui manquait de plus en plus -mais qui rêvait secrètement de faire la même chose, ce qui l'a empêchée de s'unir pour essayer de changer les choses- a fait le reste : repli en communautés, accaparement des stocks de nourriture. Famines, pollutions, accidents multiples de l'infrastructure industrielle qui partait en lambeaux, faute d'entretien... Empoisonnement, destruction progressive des habitats, disparition des espèces..

Un autre tournant? La mort des abeilles, en masse : plus de pollinisation, donc plus de fleurs, plus de fruits, de légumes...

Les premiers à mourir furent les "irrattrapables", c'est à dire ceux qui, trop dépendants de la technologie, étaient de plus en plus confiants, aveuglés et faibles -oui faibles car diminués par ce qu'on appelait, à l'époque, le "Progrès". Quoi de plus envoûtant que ce Progrès qui avait permis à l'Humanité de dompter sa faim, de communiquer instantanément sur toute la planète, de commencer même à parcourir le ciel? A climatiser son lieu de vie, à donner de la nourriture à tous sans plus aucun besoin de la chercher, de pouvoir dompter le plus féroce animal d'un simple claquement de gâchette... de tous se regrouper dans de grandes cités, pensant être à l'abri du besoin!

Ne plus avoir à marcher, à chercher sa nourriture, à se battre pour survivre, pour exister.

Quand la Rupture survint, il était trop tard pour beaucoup de ceux-là. La fin de l'approvisionnement automatique en eau, en énergie, en nourriture, la fin des déplacements faciles, des logements sécurisés contre les intempéries... 4/5ème des Hommes ne savait même plus comment faire du feu. Comment chasser un petit animal, ou se construire un abri sûr pour passer la nuit dehors sans trop de danger.

Le Dépeuplement eut bien lieu : il fut progressif, massif et continu.

Cette Terre était si belle, avant...

Il en était là de ses réflexions lorsqu'il trébucha sur un débris et tomba à genoux. Il sut qu'il n'aurait plus la force de se relever; et que c'était, au fond, tant mieux.

Le regard tourné vers le ciel, il eut finalement une pensée de joie.

La Vie n'avait pas totalement quitté ce caillou devenu stérile par leur faute à tous!

Le vautour qui se posa non loin de lui, petit œil noir et stupide, bec fin et acéré -mais si réel- le lui confirma l'instant d'après.



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Alternative 1 - fin de transmission

(espérons pour la suite ...comme le titre l'indique...
d'autres alternatives à celle-ci, peut-être...)

dimanche 13 mars 2011

SDF

Pour une reprise toute en douceur, après presque un mois sans drogue accès internet, j'ai envie de parler d'un sujet qui nous préoccupera tous, un jour ou l'autre. Un sujet "de société", qui amène la peur dans les chaumières, la crainte sur les visages et la trouille dans les pensées -ou l'inverse. Je veux parler, bien sûr, de la façon de gouverner (si l'on peut appeler ça ainsi) de notre cher pRésident.

bidon, je vous dis:  a même pas Van Damme dedans
J'avoue que ce petit billet de reprise m'a été inspiré par un excellent dessin de Chimulus vu sur Rue89, tout à ma joie que j'étais d'avoir retrouvé un accès web digne de ce nom, après des péripéties déménageuses que n'aurait pas renié ce cher Stallone (ou pourquoi pas, Steven Seagal...spéciale dédikass à qui se reconnaîtra) dans un des blockbusters pour mollusques, à gros budget et petits cerveaux, dont il nous régale périodiquement.
Il faut dire que je ne suis pas contre un petit divertissement de temps en temps, par divertissement j'entends :  un film où le-gros-baraqué-qu'aime-pas-qu'on-fasse-du-mal-à-la-veuve-ET-à-son-orphelin-(passkil-il-a-du-cœur)-il-en-souffre-alors-du-coup-il-leur-pète-tous-la-tronche-à-ces-niaquoués mais quand même, ça doit rester rare que dis-je,exceptionnel, une fois de temps en temps parce qu'après, j'ai un peu mal à la tête (je supporte pas les cris des niaquoués qu'on égorge dans la jungle. A la limite, des Cubains, ou des Portoricains, jsais pas pourquoi allez savoir mais des jaunes, non, j'y arrive pas).
Donc je vais arrêter de soliloquer parce que mes goûts, on s'en tape, et ok promis je vais accoucher.
Allez, allez, je vais pas vous faire languir plus longtemps : je vous montre l'image, un beau dessin vaut mieux qu'un long discours.
envie d'en rire, même si je suis triste pour les Japonais et les Libyens
Ehhh oui forcément, ça calme, parce que c'est exactement ça : la politique de SDF de notre petit pRésident.

Oui, une politique de Sans Direction Fixe : depuis le temps que j'avais envie de faire un jeu de mots à la con sur ce terme qui m'insupporte (parce qu'il ne recouvre que partiellement une multitude de situations, de drames, de dérives sous un terme des plus commodes, des plus "bobos" même) ça y est je l'ai fait!

M le pRésident Nicolas Sarkozy a bien reçu Mouamar Khadafi en 2007, et avec les honneurs de la République "dûs à son rang". Qui a même affirmé que le gusse était "un dirigeant éclairé qui amenait son pays vers une transition démocratique", etc. tout ce genre de conneries? Tout ça pour quelques contrats (qui n'ont jamais été signés d'ailleurs)... N'importe quel gamin de cinq ans qui aurait observé les actes passés de ce sinistre personnage (Lockerbie...)s'en serait rendu compte : ce type est irrattrapable, manipulateur; fourbe et particulièrement méprisable. C'est pourquoi ce cher Sarkozy Nicolas a vendu notre République ce jour-là, en le recevant avec les honneurs comme il l'a fait (rassurez-vous, il continue à brader le reste depuis).

Maintenant allons plus loin : on va dire qu'il n'est jamais trop tard pour reconnaître ses erreurs (ce que Nico Ier n'a, au passage, jamais fait concernant Khadafi et consorts..mais bon allez passons passons), et donc notre cher président qui, comme chacun sait a "une vision pour la France" -ça doit être grâce à ses "six cerveaux parfaitement irrigués", parce qu'à part lui, y a pas grand monde qui voit quoi que ce soit dans ce foutu pays actuellement non? Donc je vais essayer d'arrêter de m'égarer -c'est l'émotion de la reprise!- pour vous dire IMAGINEZ que Nicolas Sarkozy regrette sa petite coucherie avec le dictateur Khadafi en 2007, imaginez un peu! Et maintenant imaginez qu'il se dise "il faut faire quelque chose pour ces pauvres Libyens"..

Vous avez du mal? Moi aussi, parce que ça n'est pas du tout crédible!

Un ami de trente ans?
Et pour tant c'est ce qu'il essaie de tenter de faire croire, et très mal en plus, en osant évoquer "des frappes ciblées contre la Libye". Et l'autre Mouamar de répliquer, comme le gamin blessé qu'il est, en menaçant notre cher pRésident de "révélations" à son tour! LOL on se croirait dans la cour de récré!! Mais moi JE VEUX savoir de quoi il parle, Mouamar! Allez, vas-y crache le morceau quoi! Qu'on rigole un peu!

Et là, je me suis dit : Putain, c'est pas possib'. De l'art de prendre les gens pour plus bêtes qu'ils ne sont -zavez vu je peux être poli quand je veux-, en voulant à tout prix occuper le devant de la scène.

Notre Belle Famille
Quitte à en paraître totalement ri-di-cule mais, et c'est surtout ça qui me dérange le plus, absolument dénué de tout sens moral...les Libyens qui crèvent sous les balles des sicaires de Mouamar apprécieront certainement. Ils ne sont, finalement, qu'une variable d'ajustement de plus dans le plan médias de ce cher pRésident qui est vraiment LA HONTE PERSONNIFIÉE pour ce pays. Oui, j'ai  honte qu'un type pareil ait été élu par nous, Français, je le dis comme ça me vient.

A quelques mois d'élections dont, honnêtement, il approche très mal barré, dans un pays en crise avec un taux de chômage de plus de 25% chez les jeunes, des millions de précaires, de chômeurs, des centaines de milliers de sans-abri, de travailleurs pauvres, de mal-logés, une inflation galopante sur tout (sauf sur les salaires bien sûr) et, pour couronner le tout des millions de pauvres gens qui ne pourront même pas s'offrir l'Ipad 2 ou la Nintendo DS 3D à la fin du mois il OSE malgré tout, essayer de détourner l'attention ? Il est à ce point déconnecté de la réalité du pays, de NOS réalités, qu'il ose tourner sa veste à chaque fois que le sens du vent change?
J'aime pas le maïs
Hélas pour lui -et pour ces pauvres Japonais, pour lesquels j'ai une pensée plus qu'émue...en espérant au passage, que le nucléaire que nous vante à tour de bras ce cher pRésident ne provoque pas une catastrophe bien pire encore...mais ça c'est un autre débat- hélas pour lui je disais donc, l'actualité a encore une fois tout fait foirer...son plan média ridicule tombe à l'eau aussi inéluctablement que ce bateau Japonais a été aspiré dans le tourbillon mortel du tsunami.. (ok je sors).

Ce gars est bien un Sans Direction Fixe de la politique : il navigue à vue, plus rien ne lui fait peur.
Je n'aurai plus qu'une seule chose à dire, pour conclure : faisons de lui un vrai SDF, en 2012. C'est urgent!