mardi 17 avril 2012

Mélangeons

Bonjour, Jean-Luc.
 

Cette petite bafouille pour te dire combien je t'admire.

Combien tu m'as redonné foi : en la France, ce Grand Pays.

Dans le Socialisme, ce Grand Idéal.

Dans la Fraternité, cette Grande notion.

Ce petit mot pour te dire que je voterai pour toi, dimanche.

Car je fais partie de ces dizaines de millions de couillons qui ne savent toujours pas pour qui voter.

no choice?
Entre un combinard de la pire espèce, qui a mis Marianne à genoux -et pas pour lui conter fleurette- en l'espace de cinq ans, et une part de flan, qui la remettra peut-être debout -mais sans doute pour la recoucher dans la position du missionnaire, et pas pour lui compter fleurette itou- en effet, qui choisir?

La France est un pays de gueulards, de grognons, de râleurs : convenons-en.

Or, qui de ces deux candidats, auto-célébrés en boucle par tout ce que l'establishment compte de journalistes aux ordres, de médias mainstream, de lobbys politico-financiers qui tirent véritablement les ficelles du pantin pantelant qui un jour s'appela "démocratie", QUI donc de ces deux zèbres, bien sous tous rapports, rassurants à l'extrême, correspondent à cet idéal du président "râleur?" Qui, hein?

Je vous le donne en mille moi : personne. Aucun des deux champions. Dégun. Et alors là, toi, Jean-luc, tu arrivas.....

Faut dire que le choix, comment dire...si "choix" est le terme approprié, le choix donc, était véritablement faussé dès le départ. Ou comment faire croire au peuple que c'est encore lui qui prend les décisions, alors que les candidats sont interchangeables, peut être faits d'un métal différent, mais tous coulés dans le même moule?
Celui du capitalisme financiarisé triomphant, qui ne s'arrêtera non seulement que quand nous serons tous en esclavage,mais quand en plus nous en vanterons les mérites (du capitalisme, pas de l'esclavage. Quoique.)
Rosco il est content

Mais n'est-ce pas déjà le cas?

A ma Droite je voudrais un président-capitaine-dans-la-tempête-que-mes-potes-ont-provoquée (mais chut ça faut pas le dire), un pauvre type qui bouffe à tous les rateliers, du moment qu'ils lui rapportent, un gars qui a tellement fait de dégâts en cinq ans de mandat que la flemme la plus sauvage me saisit rien qu'à l'idée d'en dresser un début de liste. Ce que je me garderai bien de faire, donc.

ballotage favorable
Ou bien à ma Gauche vous me donnerez un "président qui fait enfin président c'est à dire un type rassurant mais pas trop bling-bling visiblement, et qui fermera sa gueule quand les vrais patrons (les financiers, les bourses, jsais pas moi choisissez) lui diront quoi faire". Une part de flan mais pas que : ça, c'est pour l'image des Guignols. Mais en coulisses, c'est le même que l'autre, disons qu'il est moins revanchard, moins farci de tics et moins préoccupé par son top-model, sa Patek Philippe à 55 000 euro ou je ne sais quelle autre connerie bling-bling. Mais on connait quand même le bougre : un éléphant de la pire espèce, qui attendait son heure dans l'ombre du vieux François (Mitterrand, pas Hollande), et prêt à tout pour s'assurer une place au soleil. Voire même, qui ne dédaignerait pas une petite résidence secondaire quitte à (ne pas) payer l'ISF (il s'en eut fallu de peu, oouuuff!), ou, un petit gueuleton ailleurs qu'au Fouquet's mais chut! Interdiction d'en parler, ça ne se fait pas chez les socialisses. Ça effrayerait la bonne conscience du bobo bedonnant qui croit encore qu'il est proche du Peuple.

Le choix est là, bonne gens. Choisissez. Votez, Peuple de Gauche. (rires)


Alors, inévitablement, tout ce que ce pays compte de gens plus ou moins sensés (comprenez : qui ont compris qu'il n'y a plus rien à comprendre) cherche en général une troisième voie. "Un troisième homme".

Passque bon, hein, faut pas déconner non plus, on vous a vus venir avec vos gros sabots!

touche-moi pas tu m'salis
En 2007, on a eu Bayrou : inamovible, franchouillard, rassurant, correct, ne dédaignant lâcher pas un bon coup de pied au cul à ces sauvageons faiseurs de poches à l'occasion (je sais, c'était une gifle, un camouflet, une mandale, une torgnole, mais certainement pas une taloche. Ok ok ok ça va! vous aurez rectifié vous-mêmes. Et puis je trouvais l'image plus parlante!)


nous venons en paix
Mais nous sommes en 2012 : la Criiiiiiise est passée par là. Avec son cortège d'avanies : plus de Rolex avant cinquante ans, le pouvoir des chats est en berne, Carla Bruni ressemble à un poulet aux hormones, Jean-michel Apathie nous prend tous pour des cons (mais c'est pas grave, du moment qu'il mérite toujours autant son salaire), le triple AAA est aux oubliettes et la croissance au fond des chiottes, quant au taux de chômage jvous en parle même pas, un truc à faire pâlir d'envie Robert Pattison himself, mon dieuuuu qu'il est bôôô vite vite ponds-nous un Twilight 5 pour éponger ce qui nous tient lieu de mélasse entre les oreilles, et fissa s'il te plaît, j'ai les foies et en temps de Criiise, rien de tel qu'une ânerie de plus pour oublier que j'existe, oublier oui y a que ça de vrai.

Oublier. Cette médiocrité.

Car ouais, je vous le demande encore une fois : où sont les élans du cœur? Ces moments de lyrisme qui nous ont fait aimer la politique? Ces envolées nous enjoignant de "reprendre le pouvoir", de "nous réveiller", de "rendre les coups à la finance?

je le savais! des militants pro-Méluche faisant le V de la victoire!
Mais pourquoi espérer un renouveau si tout semble foutu? Des lendemains qui chantent alors que "The Voice" fait un méga-carton sur TF1 (et donc, que la place est déjà prise, circulez y a plus rien à voir)?

Tout le monde sait que de toutes façons c'est foutu : le rouleau compresseur de la Criiiise est en marche, rien ne l'arrêtera vraiment, à part peut-être une bonne guerre. Ne nous leurrons pas : "ils" la provoqueront. "Ils"?

Les marchés financiers, la bourse, le pouvoir, ceux qui tirent les ficelles. J'ai pas dit les illuminati, hein (eux ils sont à part, ils viendront plus tard, quand Mulder se sera finalement tapé Scully, et qu'ils arrêteront de nous faire ch.r avec leurs états d'âme à la con. Petits-gris ou grands violets? Zone 51 ou Ricard? )

crise de foi
 Donc, pardonnez les digressions fort nombreuses, on ne se refait pas, je disais donc ils ne se laisseront pas avoir facilement : regardez la Grèce. La force par l'exemple : si vous rebellez, zallez avoir droit à un sacré paquet de douleurs hémorroïdaires, et ça tombe mal, vu que la Préparation H n'est plus remboursée, coupes budgétaires obligent, vous allez souffrir à sec....Message reçu? Bonne nouvelle pour tous les frustrés en manque de sexe, de calins, de tendresse : on va tous être baisés jusqu'à l'os, le capitalisme nous réduira tous en esclavage plutôt que de s'avouer vaincu. Alors il n'y a pas 36 solutions, soit on les laisse faire, soit on riposte. Ou on élit quelqu'un qui promet ça : Méluche.

je les aime au petit-déjeuner. Et bien cuits
L'archétype : le rouge, couteau entre les dents, qui ira égorger du bourgeois dans son plumard, sitôt élu, et fera rôtir leurs enfants pour les bouffer lors de son brunch d'investiture le 7 mai.

Ce gars m'a convaincu : je sais pas si il tiendra ses promesses, et limite je m'en fous. Mais je sais une chose : avec lui j'ai repris espoir, et rien que pour ça, il mérite que je joue le jeu de la mascarade, une dernière fois dans cette vie. Dimanche, je mettrai donc un bulletin "Mélenchon" dans l'urne. Et advienne que pourra.

Mélenchon, Président!

samedi 14 avril 2012

Lâcher-prise

C'est à cet instant que j'ai compris.

Cet ultime moment, cette infime fraction de temps, ce si beau mirage, fugace et si fort à la fois...

Tu m'as regardé, avec tes yeux rieurs, et j'ai su.

J'ai su que tout ceci n'était pas ce que j'espérais. Que jamais je n'aurai ce que tu ne peux me donner. Ce que tu ne veux te donner à toi-même.

J'aurai beau imaginer, désirer, espérer, rêver, forcer le passage, le destin, clamer ma désespérante soif : je suis seul dans ce désert. Un mirage.

Et je n'y peux rien. Pour qu'il y ait accord, il faut être deux. Égoïste? sans doute, je l'ai été! Et alors? Suis-je le seul à ne pouvoir espérer?

J'aurai beau y croire, m'illusionner, espérer, réessayer encore et encore chaque fois sur le tard.

Tout ceci n'est qu'une chimère. Une illusion.

Elle ne m'aimera jamais.

Je ne m'aimerai jamais.

Sans doute est-ce mieux ainsi : trop de passif tue la vie. Trop d'anormalité rend impossible un quelconque reclassement. Je suis vide désormais. Je l'ai toujours été : la seule différence, c'est que maintenant j'en suis conscient.

Au midi de ma vie, je l'ai toujours su. C'est mieux ainsi.

Que faire, maintenant, Seigneur, que faire ? Attendre ? Fuir ? Recommencer ?

Je ne peux pas. Je ne peux plus. 

Le dénouement est proche.

Qu'il en soit ainsi.


Je ne joue plus de rôles.

Je suis.