Pardon : avec LA femme.
Juliette a toujours été une anti-muse pour moi : celle qui me fait tellement bredouiller que les mots ne s'écrivaient plus sur la page. Le blanc qui vient.
franchement c'est ridicule : après ça je crève la dalle moi!! |
Le mal de notre siècle, cette Solitude, tiens... Qui pourtant oserait affirmer, de nos jours, en me regardant droit dans les yeux, qu'on ne naît et qu'on ne meurt pas seul, en fin de compte?
hallucinant : Bush était un Grand Homme |
Je parle de tout au fond là, oui, bien en bas dans ce recoin le plus sombre de toi-même, cher ami, cher lecteur(euse), tu le vois? Veux-tu y descendre avec moi? Essayer de le toucher du doigt, histoire de voir à quoi ça ressemble vraiment : histoire de comprendre où tu en es, de tes peurs, de tes doutes, de tes paniques, de ton animalité refoulée?
Veux-tu seulement essayer de l'effleurer?
meuhnon boordel, pas celui-là...ô désespoir! |
Pardonne-moi la digression sur Socrate (destinée à te montrer que "moi aussi, j'en ai dans le ciboulot" en même temps qu'elle satisfait chez moi un égo que je sais surdimensionné), continuons donc notre exploration : arraches-donc ces voiles mentaux de merde, dont tu t'es paré pendant tant années, afin d'entrapercevoir ton Moi le plus intime, ce truc que tu t'efforces de cacher, et avec raison, depuis si longtemps. Je dis avec raison, car cette démarche est dénuée de toute sensiblerie : ici, on n'est pas sur le plateau de "Sensiblerie-Show" du samedi soir.
J'aime beaucoup ce que vous fîtes |
Et aux petits malins qui m'objecteront que c'est ce que je fais, en balançant ce billet nauséabond ici-même, je répondrai : m'en fous, suis anonyme. Et c'est le but, justement, tiens.
Bien sûr, en chier n'est qu'une partie du chemin. Il y a toujours un but premier (en chier), mais aussi un but Supérieur à toutes choses -notre présence ici bas? en chier mais aussi... chacun mettra ici ce qui lui convient- et ne croyez surtout pas NON SURTOUT PAS que vous n'avez pas la capacité de le connaître, ou de le déterminer, ce but premier. La connaissance de ce but Supérieur n'est pas réservée aux seuls initiés (ou gourous, si vous préférez), mais à tout le monde : il suffit d'en avoir envie. D'avoir envie d'arracher tous ces voiles, de se mettre à poil, de se mettre en face du miroir, d'allumer la lumière et de contempler.
Le petit truc tout recroquevillé là, qui essayait désespérément de se cacher, dans le noir et l'oubli, de dissimuler sa présence à votre regard. Ce petit truc, maintenant dépouillé de ses nippes mentales -que vous aurez consciencieusement jetées au feu, le feu de joie est autorisé- commencera alors à se redresser. Et vous vous apercevrez, avec plus ou moins d'étonnement, qu'il n'est pas si petit que cela, ce machin. Qu'il est même 'achement balèze, qu'il continue de grandir, de se déployer, il ouvre ses ailes (que vraiment il porte très bien!), il commence à occuper de plus en plus d'espace, à étouffer même dans ce carcan qu'on lui impose, cette prison aux milles visages, cette cage aux milliers de noms : société, codes, convenances, usages, obligations, travail, famille, patrie, lois, coutumes, normes, restrictions, tenues, uniformes, menaces, crise, précarité, chômage, croissance, développement durable, éco-compatibilité, amour romantique, consommation, Saint Valentin, Noël, Jour de l'An, religion, libéralisme, politique, économie, laïcité, bien-pensance , ......................
Et la prison vole soudain en éclats.
hisser les voiles : ok ok, encore un jeu de mots à la noix et je sors |
Et, de nouveau vous re-ferez : ce que vous avez abandonné, par lâcheté, par routine, par peur bien souvent. Vous vous y remettrez, avec l'énergie du désespoir, avec la Foi de ceux qui savent qu'ils sont damnés, et qui l'acceptent avec joie en disant : et alors? C'est quand que tu me ressers un verre de cet excellent Château-Laffitte bordel?
Vous re-deviendrez Celui que vous êtes vraiment, qui s'était juste endormi, recroquevillé sous le tas de guenilles que la société lui avait refourguées. Étouffé par les habitudes, les petites compromissions quotidiennes, par la force de la routine qui vient à bout même des aciers les plus résistants, vous aviez cédé. Peu à peu, vous vous étiez avachi : désormais on ne vous y reprendra plus, c'est carrément impossible car vous êtes dépouillé de ces oripeaux inutiles.
Et à nouveau, vous aimerez : vous donnerez sans compter, intensément, car on ne peut pas vous refaire. Vous êtes et resterez comme ça, illimité, excessif dans tous vos actes, de plus en plus lumineux car vous avez constamment besoin d'émettre dans le visible, aussi bien que l'invisible. Il faudra qu'on vous remarque, car vous ne pourrez pas passer inaperçu, non pas après toute cette souffrance, après cette mue si spectaculaire!
Le compagnon/la compagne que vous ne tarderez pas à rencontrer, les amis que vous vous ferez, immanquablement, tous les succès que vous aurez en ce bas-monde social, tout, tout vous sera offert sur un plateau d'argent. Étrange paradoxe, qu'un simple état d'esprit puisse changer une vie à ce point non?
Vêtu de quantité d'atours mirifiques, mais le coeur en berne, et rien.
A poil, nu comme un ver, mais la tête dans les étoiles : tout.
Ce que Dieu donne, fatalement, il le reprend.
Tôt ou tard, Il passera un coup de balai sur la piste.
Et le Cirque recommencera.
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Je dédie cette pathétique tentative de réconciliation avec moi-même à toutes les Juliette qui ont croisé ma route. Et plus particulièrement à la dernière : tu avais raison, il n'y a rien à faire! Si ce n'est tenter de se trouver. Et maintenant, je sais, et je n'ai plus peur (à nouveau...): merci pour tout !
Tant que j'y suis, je dédie aussi ce billet à Luciamel, que j'aime (apprécie?) beaucoup, sans la connaître de visu : prends ceci, ma soeur d'écriture, si tu me le permets; et fais-en ce que tu veux, mais sache que la vie est belle, malgré tout! Même si elle est triste, elle peut être belle -ça n'est pas incompatible...
Très beau billet, Toff.
RépondreSupprimerA la libération, alors !
et comme... en commençant à te lire je me suis sentie concernée... j'allais commenter : "tu nous fais un petit coup de calcaire", en pensant en moi-même "ah, on dirait que Toff, il est sur le bon chemin...". Ah, oui... comme je l'aime la vie, et comme je suis aimée d'elle, pourtant, rien ne m'empêchera, par moments, de lui crier à la gueule, à elle et à ceux qui m'ont trahie, "vous êtes des nuls, des enfoirés, laissez-moi pleurer en paix !".
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