C'est dans notre nature : on se pose tous les mêmes questions, encore et encore, du moment où notre cerveau est capable d'aligner trois neurones simultanément pour s'en souvenir -dans mon cas, cette étincelle eut lieu dans ma quatrième année à peu près- jusqu'au jour ou on s'arrête pour reprendre un peu notre souffle.
devinez ou je suis sur la photo? forcément, juste en dessous |
Alors tiens donc, justement vous avez accompli pas mal de trucs, arrivé à ce qui constitue, il faut bien vous l'avouer, "votre mandat de mi-parcours" (nous sommes sur un blog partiellement engagé ici, et j'aime bien la vision "politique" des choses, parfois ça permet de clarifier le discours tout en se la pétant un peu). Ehh oui, j'ai 36 balais cette année, donc je me dis que c'est statistiquement la moitié du parcours quoi....donc reprenons!
J'ai commencé le travail très jeune |
cette image est anti-sarkozyste primaire.. |
Quelqu'un avec ses rêves : de grandeur, d'amour, de décadence parfois; avec ses idéaux, forcément tautologiquement, ontologiquement utopiques (respirez bien après celle-là hein) mais ancrés en soi. Là, bien profond.
Quelqu'un avec ses démons aussi : bien plus souvent que vous le voudriez, ils viennent vous saisir de la nuit tombée au soleil levant, et ne vous lâchent plus pendant des jours, des mois, des semaines, des années... à ce niveau ça n'est plus du tourment, c'est de la compagnie, et on se prend à apprécier ces démons-là car ils nous aident à exister autrement, bien plus intensément que l'Homme sans démons, sans peurs, sans passé. Bien plus en dents-de-scie en fait que n'importe qui de "normal".
Qu'est-ce que la normalité? Avoir eu une enfance dans les clous ? -tout le monde sait que les squelettes sont dans chaque placard.
Avoir eu une famille, ou quelque chose qui s'en approche? -ils sont innombrables, ceux dont les parents ont failli à la tâche, pour x et y raisons, et qui s'en sont sortis malgré tout.
Avoir un passé bien digéré, qui ne nous empêche pas de déguster les merveilleux plats offerts par le présent? -là, je sèche un peu, mais je crois que je tiens quelque chose : tout ne serait qu'affaire de digestion.
De la beauté comme exutoire -vazy mets les watts!
votre serviteur-du temps de sa jeunesse |
Vous rencontrez fatalement l'art, la culture, la connaissance, à moins que ça ne soient elles qui vous rencontrent, et vous vous jetez à corps perdu dans ce style de vie. Car vous ne connaissez qu'une chose : ces plaie ouvertes, à vif, qui en redemandent sans cesse, toujours plus. Oh vous avez bien essayé de les cicatriser, quelquefois même, ça avait pris : mais le pus se développait en dessous, car il n'y avait pas eu curetage préalable (petit coquin! tu espérais quoi? me tromper?). Du coup, tout était à refaire, et même pis : chacun sait qu'une cicatrice c'est pas très jouasse à ré ouvrir. Et qu'il faudra, forcément, s'y coller un jour ou l'autre sous peine d'y rester pour de bon : infection garantie, septicémie, cérémonie mortuaire, cercueil, toussa quoi.
Vampires vous avez dit vampires ? -
Regardez bien cette vidéo : on y voit ce qui pour moi est un exemple type. Mieux, une illustration, un modèle, la chose à ne pas rater.
Regardez ce gars aux cheveux roses, qui fait irruption sur scène : le chanteur. Un type qui n'en peut plus, et ce depuis bien longtemps. Il n'est pas au bout, il n'est pas à bout : il est au delà.
Comment fait-il? On ne sait pas, et on ne saura jamais, et en fait on s'en cogne. Ce qui importe, ce qui nous importe, à tous, nous public, c'est ce qu'il nous donne : ce martyre qui transcende sa condition de pur galérien pour nous offrir la quintessence de la beauté. Sa merde, sa souffrance, son mal-être, la croix qu'il porte sur ses épaules voutées révèlent aux yeux de tous la beauté de ce qui est inéluctable : on le sent, ce mec-là est déjà mort, ce qui le tient encore c'est juste un fil. Ce fil c'est sa voix, son chant, le chant de ce cygne qui ne s'éteindra jamais. Les 400 privilégiés qui ont assisté au dernier concert d'Alice in Chains, ce soir-là de 1996, s'accordent tous pour dire que c'était un des meilleurs, sinon le meilleur de leur -trop- courte carrière. Après ça, Layne Staley, le chanteur toxicomane au dernier degré, s'enfermera définitivement chez lui pour une longue descente aux enfers..quasi ermite, il mourra six ans plus tard d'une overdose. Son cadavre sera retrouvé par hasard, 15 jours plus tard.
Monica ! couché ! |
Tout ceci pour dire quoi? Que je ne souhaite absolument pas devenir comme le shadok, et encore moins endosser le rôle de réserve de sang ambulante : je ne serai pas victime, c'est décidé. Je laisse ça aux autres. Seconde partie du bilan.
Coming-out
Ok ok...ce blog a presque un an, et pas plus tard qu'avant hier j'ai décidé de continuer sur des bases plus saines. Pourquoi briser cet anonymat initial? Déjà parce que le surnom "toff de aix" commence à me gonfler sévère : il est nul, on voit clairement que j'étais en phase dépressive réactionnelle lorsque je l'ai pris. J'aurais pu trouver mieux bordel! Je disais que ce blog a presque un an, et que l'objectif est cependant déjà atteint(à part pour le pseudo) : sortir ce que j'avais au fond de moi, ce qui y pourrissait depuis des décennies, autrement que par la musique ou la photo -mes deux autres passions, pour lesquelles j'ai un semblant de débrouillardise avérée on va dire- et essayer de structurer tout ça...
Je m'appelle Christophe. En fait non, d'entrée ça bloque un peu : en fait je m'appelle "officiellement" David : c'est ce qui est marqué sur le papelard officiel. C'est celui sous lequel m'appellent les collègues du boulot. Les flics lors d'un contrôle d'identité. Le planton dans le bureau de vote lorsque je vais voter. Mais dans la vraie vie je prends le second prénom qui est sur le papelard, Christophe. Pourquoi? Parce que la faillite parentale est allée assez loin, jusque-là en fait : une sombre histoire de qui m'a enregistré à l'état-civil (mes grands-parents) mais de qui m'a élevé, et voulait pas de ce prénom (les autres..mes parents, pour une assez courte période en fait, puis les foyers, les institutions, la famille d'accueil, tout le bordel quoi...). En plus, le nom de famille, c'est comme le gradé dans Zorro, c'est Garcia -j'ai jamais aimé non plus, pas la série mais le nom bande de boulets, mais faut bien faire avec non?
Célibataire et schizo? pas de souci, les effets s'annulent! |
Ce boulot je le fais depuis un an aussi : auparavant j'étais simple agent, et ça me gonflait depuis quelques années...considéré comme "expert" et/ou "débrouillard", j'étais itinérant, j'allais aider les centres dans la panade, mais je faisais ça uniquement pour bouffer, mais clairement pas pour m'épanouir ou par chevalerie... Avant, dans une autre vie, j'ai exercé plein de ces choses qu'on appelle métiers : vendeur en magasin, magasinier, plongeur, intervenant musical intermittent du pestacle, roadie occasionnel, professeur de guitare basse occasionnel, chômeur occasionnel(un sacré boulot à plein temps), agent de sécurité rangers-torche-lacrymo-sans carte du FN... la liste est plus ou moins longue et pas forcément inintéressante.
rituel de groupe initiatique : non là je posais pas, j'étais moi même! |
Donc j'ai voulu vivre de la musique, je l'ai même fait pendant un temps, mais ça ne correspondait pas au rêve de gamin : dure collision que celle des rêves avec la réalité. Peut être n'y ai-je pas assez cru? En tout cas j'ai passé de bons moments dans la musique : notamment les cinq dernières années, avec certaines "formations" (on va dire "groupe") qui ont même failli tutoyer les sommets...manque de maturité, de chance, ou des deux, je n'ai pas, on n'a pas réussi sur ce coup-là. Restent des souvenirs, et quels souvenirs... Restent aussi une expérience, une "bouteille"qui me servent à construire quelque chose de nouveau, à sans cesse expérimenter pour pratiquer en "amateur éclairé" -comprenez un gars qui n'en vit pas, mais qui en fait beaucoup, et qui aime ça au point de ne pas économiser un centime, de balancer des sommes considérables dans le matos; en fait le client idéal pour les vendeurs de matériel, car moi, j'ai un taff, je gagne quelques radis, je suis pas un crevard de musicien professionnel, et je peux lâcher des sous pour ça!
Et je ne m'en prive pas : à chaque fois ça recommence, dès que j'ai plus de ptite copine (ce qui arrive fatalement un jour où l'autre) et que je passe ma période post-dépressive (ce qui fatalement arrivera un jour ou l'autre) je me remets à acheter compulsivement du matos. Ben ouais, je cesse d'avoir à couvrir ma petite amie de cadeaux (par peur de la perdre, ou pour éviter qu'elle s'enfuie) et du coup c'est le lâchage. Ah mais attention hein, tout ceci a un but : me rendre heureux. Faut pas déconner non plus, j'ai besoin d'être heureux dans la vie, et si ça passe par ce type de consommation que je qualifierais d'utile, alors pourquoi pas?
ça aurait pu m'arriver..en fait ça m'est arrivé, plus tard |
Parce que tout ça est forcément utile : je crée, avec. J'ai pas dit "je crée du beau", j'ai dit "je crée", tout court. Je joue. Je m'amuse, chose que je n'ai jamais cessé de faire depuis 36 ans, en fait. Et qui, quelque part, me maintient en vie. Je suis resté le gamin que je n'ai pas pu être dans mon enfance, pour cause de famille désastreuse, d'erreurs en cascade, de traumatismes divers, variés et répétés qui ont forgé ce que je suis : un pur gamin. Tout simplement.
Oh, il y a quand même eu quelques transitions entre la phase "gamin" et la phase "adulte" je vous l'accorde, les verrai-je en détail ici, pour vous? Oserai-je vous les infliger, et me les remémorer? Après tout, c'est du grand classique : adolescence banale, entre came et petits boulots, vie de barreau de chaise, amitiés puissantes et éphémères à la fois, périodes alternées d'euphorie et de désespoir..
Et ces phases de révolte, aussi : victime très tôt de l'injustice, je ne pouvais que naturellement me lancer à corps perdu dans la lutte contre celle-ci, sous toutes ses formes. Moi, révolté? Non, plutôt consumé par le feu de l'indignation, et ce en permanence. Militant, syndicaliste, anarchiste, radical, libertaire, indépendant, plume de presse anonyme, meneur de grève, fouteur de bordel, tout ça en même temps, de la plus glorieuse à la moins vaseuse des fonctions, j'ai côtoyé beaucoup de monde, me suis engagé sur pas mal de fronts, battu contre pas mal de bas du front aussi...
Mais avec, toujours, chevillées au corps, cette soif de connaissances, cette quête de spiritualité, de sens, du pourquoi du comment du parce que. Car sinon, à quoi aurait servi tout ce chemin de croix, hein, jvous l'demande? A enfiler des perles? Autant se flinguer tout de suite, et ça, je n'en ai jamais eu l'envie, vraiment. Ou plutôt, le temps...
La vie, cette abominable merveille, m'en a toujours empêché.
La preuve? Je l'ai tous les jours : j'aime toujours autant regarder un lever de soleil.
Et prendre le temps de ça, au milieu de ces innombrables obligations qui parsèment la vie du pur célibataire que je suis : s'alimenter, aller faire la fête, boire, faire la fiesta, jouer, faire la bamboula, dormir, s'amuser, travailler occasionnellement jusqu'au prochain week-end où je recommencerai ad nauseam.
Bien que, parfois, je l'avoue humblement, j'ai de plus en plus souvent la gueule dans le derche au lever -la faute au vin plein de sulfites de la veille que ces salauds de potes m'ont quasiment forcé à ingurgiter dans quelque louche bar du côté de la belle ville d'Aix en Provence. A moins que ça ne soit dans une soirée un peu plus arrosée, lors d'une de ces fêtes improvisées que j'affectionne? Faut dire que j'aime pas la bière, non en fait j'adore ça, mais je m'interdis d'en boire. Car ça fait gonfler le bide et, voyez-vous, je suis un ex petit gros qui a perdu 25 kilos et qui depuis, se fait la guerre pour ne pas les reprendre...Complexe anti bière inclus, j'adore le sang de la terre et honnêtement je trouve ça vraiment fou qu'on ne puisse plus trouver une seule bouteille de vin convenable de nos jours, faut toujours qu'on tombe sur de la piquette coupée aux produits chimiques. C'est d'un chiant!
Troisième partie?
Ou en suis-je? la croisée des chemins...
Je suis à un carrefour de mon existence. Et souvent, je me pose la question : que dois-je faire? Avancer me souffle systématiquement la petite voix. "Ouais, mais où?" que j'lui demande... DTC qu'elle me répond...
arf la gueule du carrefour...(ok je sors) |
Je me suis enfin remis à l'écriture : sérieusement, j'entends. Ce blog en est la première preuve : je peux aligner correctement trois phrases sans commencer à bailler ou à penser à autre chose, et abandonner (tout en culpabilisant et en me disant que je ne vaux rien). Me reste qu'à continuer, à développer ce que d'autres voient chez moi comme un talent, et que j'appellerai une "facilité". En ferai-je quelque chose de plus constructif? J'aimerais bien, on va dire, et je suis en train de me persuader que ça pourrait marcher. Car si je me souviens bien d'une chose qui ait jamais ressemblé à de la joie, de la fierté dans mon enfance, c'est bien ce jour ou mes premiers textes furent publiés dans cette minable petite revue... puis cet atelier d'écriture, un peu plus tard à la fac, où je jouai le nègre pour une fille sans talent (autre que celui de me plaire) et qui était dithyrambique au sujet de mon "style" d'écriture. Ces moments-là sont non seulement ma petite fierté, mais surtout ils m'incitent à me mettre des coups de pied au fondement, histoire de me bouger à finir ce fichu roman que j'ai commencé, un jour, mais jamais terminé.
Et je sais que je suis à une véritable croisée des chemins : sans plus aucune attache familiale -à part quelques Amis qui sont plus précieux que tout ça, pour moi-, sans réelle famille, donc sans entraves, sans obligations...libre et plein de possibilités.
finalement jvais attendre un peu 'stoire de réfléchir |
allez jme lance! Devinez où je suis?(depuis j'ai un peu moins de cheveux) |
LE but étant, in fine, de me rendre le plus utile pour mes semblables, en conscience, tout en étant égoïstement, lâchement, mais pleinement heureux de ma condition. Car ne nous méprenons pas : cette société n'a rien à nous offrir, à part du vent. Du vent, et de la souffrance, car de l'envie à perpétuité, et sans réelle possibilité de contentement. Et ça, je n'en veux plus : qui en voudrait réellement?
No, you can't |
Crise économique, mais aussi morale, écologique, géopolitique, de civilisation, intergénérationnelle. Selon moi la prochaine phase, ce sera les élections un peu partout en Europe (et son cortège d'extrémistes qui arriveront au pouvoir), puis la chute inévitable de la maison dollar avec son corollaire : celle des USA, la prise du pouvoir par la Chine et les pays émergents... à moins que la chute du dollar intervienne avant, ce qui est plus que probable (à mon avis, d'ici l'automne c'est plié).
Ça ne sera ensuite qu'une question de temps avant qu'ils ne nous mitonnent une bonne vieille guerre, et nous irons gaiement disperser notre trop plein de frustration de consommateurs pressés/stressés sur les nouveaux champs de bataille, mon frère, gaiment nous nous assassinerons au son du clairon. Et nous appellerons ces meurtres "combat". Et nous en glorifierons la mémoire, en fabriqueront les héros, et nous chierons sur la tête des autres, ces vaincus qui n'auront eu qu'un seul défaut, ma sœur : avoir été moins sauvages que nous. Ou moins bien armés...
Pour conclure, je ne dirai donc qu'une chose : bienvenue dans mon monde, étranger(e). Et puissions-nous nous rencontrer dans la Vraie Vie. Car celle-ci est décidément bien trop courte.
Et qui sait si je serai là demain?
Qui suis-je ?
RépondreSupprimerQuand je me lève le matin
Je fais un petit dessin
Pour ne pas voir le monde à jeun
Je sors ma plume vermine
Et j’esquisse une belle figurine
Avec de grands yeux, bleus verts ou bruns
Sur un petit morceau de destin...
Attention… je ne fais pas ça comme ça !
Do…ré…mi...fa… sol… la
Je m’applique… Je m’applique, si... do…ré
En dessinant un véritable portrait.
Puis je lui glisse une petite pensée dans la tête
Style : « il n’y a qu’une manière de résister au vent, c’est d’en être content ».
Puis je m’immisce dans son cœur et lui prête quelque vaisseau sanguin, genre : « Non, tu n’es pas contente parce que tu as fait la révolution, mais tu as fait la révolution parce que tu es contente ».
Ça fait tout de suite circuler le sang, le bon mais surtout le mauvais…
Pas de bouchon… c’est fluide… et tellement plus rapide.
Enfin, je lui remplis le ventre avec tous les désirs que j’ai dans le mien,
Excepté un, celui qui l’inciterait à s’autodétruire…
C’est la tentation absolue pour tout être qui a du mal à ressusciter l’idylle entre le rêve et la réalité...
Moi, j’y arrive… ça y est… j’y suis…
Cette figure sera la mienne aujourd’hui.
Et c’est de bon augure…
Parce que je ferai tout pour l’incarner…
Voilà qui je suis…
Voilà comment je vis…
Pas besoin d’être quelqu’un pour devenir une personne.
http://www.lejournaldepersonne.com/2011/06/qui-suis-je/
ah, tu t'appelles Christophe ;)) c'est drôle, je n'y avais pas pensé. Tu es passionné de musique, et la mort ne te fait pas peur... Tiens, c'est du Higelin :
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=DojVyNE0PJ8&feature=related
"Il a du coeur, il aime la vie, et la vie ne lui fait pas peur"
Soyons comme l'enfant. Parfois.
@ personne : ...benvn'ue
RépondreSupprimer@ lucia : tu n'as pas lu ou quoi? j'ai dit que je m'appelais David...rhaaa lala ;)
et pis plus que la mort, je crois que c'est la diminution qui me fait vraiment peur... je suis resté un mois dans le plâtre une fois, et j'ai cru que j'allais devenir fou...
quant à être un gamin, je ne le choisis pas. Dur dur d'être un bébé. tout le temps!