mercredi 24 novembre 2010

Fillon : un bilan PO-SI-TIF

Cher Monsieur Fillon,

Je viens d'entendre une partie de votre "discours de politique générale" prononcé devant l'Assemblée Nationale, cet après-midi.

Je n'ai pu m'empêcher de vous écrire cette petite "missive". Pour vous féliciter : votre suffisance n'a d'égale que votre talent.

Vous vous congratulez, vous glorifiez d'un bilan "positif", d'une action que "vous continuerez à mener", en "accord avec le Président de la République depuis 2007"... en gros, circulez, tout va bien, y a rien à voir.

Vous fustigez "ceux qui ont fait descendre les jeunes dans la rue, contre la réforme des retraites, ce qui a symbolisé le renoncement de la jeunesse(...)alors que celle-ci a besoin de valeurs positives, de curiosité, d'envie, de courage (...)" je vous cite.

Curiosité? Ben tiens: parlons-en, justement... Connaîtrons-nous un jour tous les dessous de l'affaire Bettencourt, mais aussi de l'affaire Karachi? Aurions-nous la possibilité d'afficher cette belle "valeur curiosité" comme vous dites, de la mettre en pratique, ou alors, n'est-elle réservée qu'à votre danse du ventre devant les députés? Parce que ceux qui se montrent trop "curieux", en ce moment, dans ce pays, se font légèrement bousculer (voire traiter de pédophiles)....non?

Juste quelque mots, pour confirmer ce que moi, je ressens, de votre fameux "bilan positif", et que tout un chacun devrait admettre, dans ce beau pays : votre morgue n'y changera rien, vos airs de matamore non plus, et non plus votre soutien au PIRE président que ce pays ait jamais connu. Vous êtes prêt? Alors, allons-y, et gaiement : quelques mots, juste quelques mots.

-Affaires : Bettencourt, Karachi...
-Taux de chômage le plus haut depuis plus de quinze ans..bilan économique désastreux
-Chômage des jeunes à 25 % (le plus haut depuis...je sais plus)
-Recul de l'âge légal de la retraite de deux ans
-Refinancement des banques en 2008 sans aucune contrepartie, ce qui leur a permis de recommencer leur petit manège (au détriment de l'emploi, des salaires, des prix, etc..) deux ans plus tard = les petites gens payent pour les gros salopards (destruction progressive des Services Publics, privatisation rampante de pans entiers de ces même services, tous les budgets sont en chute libre, Sécu, Poste, Hôpital, Justice, Enseignement...sans parler des suppressions de postes massives)
-Scandales moraux : le fiston à l'Ehpad, le président bourré en plein sommet, les ministres orduriers (Hortefeux raciste condamné, Devedjian misogyne, Lefebvre et Morano qui profèrent insanités sur insanités etc)
-L'image du pays à l'international? Nous sommes tournés en ridicule (le stylo de nico, son mensonge sur le mur de berlin, ses colères à répétition, etc..)
-La rigueur? Pour les français de base : OUI pour les autres (vous inclus) : NON (avion personnel, gabegie sans fond lors des meetings et des sommets, augmentations de salaire dantesques, ....)
-Insécurité en constante progression depuis 2002, voire explosion de la délinquance aux biens et aux personnes...
-Journalistes bâillonnés, surveillés, manipulés, cambriolés, menacés...opposants itou (Julien Coupat..)
-Mépris de la représentation nationale (Lisbonne...)
-Recul du pays au classement d'Amnesty International (violences policières, bavures, rang de la liberté de la presse en chute libre à tel point que nous sommes classés derrière...certaines dictatures d'Afrique)
-Montée des communautarismes et des extrémismes suite aux mesures discriminatoires envers les minorités (lois anti burqa, mesures anti-roms, quotas d'expulsions à remplir coûte que coûte, politique du chiffre amenant à des situations dramatiques sur le plan Humanitaire)

etc.etc.etc.etc.etc.etc

un bilan? Quel bilan? celui-ci?

Dire que nous étions la Patrie des Droits de l'Homme...

Grâce à vous, que sommes-nous devenus?

Certes, vous faites moins "bling-bling" et médiocre que celui dont vous portez la politique, mais quand même : vous trouvez VRAIMENT qu'il y a moyen de se vanter d'un tel "bilan"? De faire le fier?
Et surtout, de vouloir "continuer" ce désastre????????????

ÊTES-VOUS SERIEUX?

la tête du français moyen en 2010

lundi 22 novembre 2010

à chaque mois sa gamelle

"Vous êtes un pédophile, j'en ai l'intime conviction, j'ai vu les services secrets mais je ne vous dirai pas lesquels, j'ai vu quelqu'un mais je ne vous dirai pas qui c'est, et c'était oral. Mais j'en ai l'intime conviction, vous êtes un pédophile!"

-Question : essayons de deviner QUI a proféré cette gentille et délicieuse phrasounette.

RE-question : essayons de deviner dans quel contexte, celui qui a prononcé cette accusation lourde de menaces, l'a posée, justement.

Un indice?

Thy Highness...........................


Où? en marge du sommet de l'Otan, à Lisbonne.

Quand? Lors d'une rencontre informelle, avec les journalistes.

A l'adresse de qui? D'un journaliste un peu trop "entreprenant"(ça existe encore?) pardi !

Mais à propos de quoi? à propos de la casserole actuelle, vous savez, celle du mois : KARACHI.

"MAis comment ça? Devant tout le monde? " vous entends-je vous interroger d'une voix subrepticement un peu plus inquiète..

Un poil plus hystérique.

Oui, enfin NON, pas devant tout le monde.

Enfin, si : devant les laquais habituels des journalistes, mais "en aparté" comme il sied de le dire dans ce milieu.

Du off, quoi.

Vous aurez remarqué que je n'ai plus trop le temps -ni l'envie- actuellement, de poster par ici.

Mais je ne pouvais pas laisser passer cette occasion.

Je prends donc 5 minutes pour poster cet appel de salubrité publique.

Réfléchissez. Réfléchissons.

2012 approche.

Bordel!

PS : si vous trouvez ne serait-ce qu'un seul imbécile pour oser défendre, une nouvelle fois, cette énième magnifique sortie digne des plus belles pages de l'Histoire de France, et par la même occasion ce Président cet énergumène qui OSE se prétendre au-dessus des autres, s'il vous plaît : adressez-le moi! Par pitié!

J'ai des envies de CAMP DE REEDUCATION qui me saisissent, parfois...

lundi 8 novembre 2010

L'Eternel Retour

Il revenait de loin...

Les ans, les mois avaient passé, les jours tels des gouttes filant entre les doigts du temps, le temps de tourner la tête, un regard en arrière... Si loin, et pourtant si proches, ses autres moi qui s'éloignaient tels des fantômes dans la brume. Il ne se rendait même plus compte des heures, les nuits étaient si sombres, en vain il avait essayé, reprendre sa plume (son souffle?), à quoi bon? Pour exorciser cette chose qui le rongeait, peut être, un soupir dans le néant. Un soupir et puis...



Tellement de gens, dans les rues, les avenues sombres et délavées par la pluie de cette cité peuplée d'inconnus. Infestée par le néant, le mal-être, l'oubli du Soi, de l'Humain, dégénérescence.
Plus ils se disait : "à quoi bon?", et plus il s'enfonçait.

Marcher le long de ces rues anonymes, croiser ces interminables rubans de bitume remplis d'Autres, armée d'inconnus. Visages fermés, yeux mi-clos. Pas pressé, vêtements gris. Un pauvre hère qui tend la main, il tremble, pas de froid non, mais du mal de n'être plus rien, de ne plus exister... Pour VOUS TOUS qui passez votre chemin, imperturbables, ou alors qui jouez votre rôle, comme si de rien n'était! Et c'est vrai, il n'est rien. Ne vous arrêtez pas, surtout ne pas croiser ce regard fixé sur vous, ces deux yeux remplis d'une brillante détresse qui disent  : "REGARDE-MOI! J'EXISTE! NE LE VOIS-TU PAS??"
Non, ce n'est rien.

Oh oui, ils voient, mais préfèrent t'oublier...c'est normal, nous sommes au Vingt et Unième siècle !

Il continuait de marcher, fendant les foules d'anonymes, de plus en plus vite, vers un but que seul ses pieds connaîtraient, un jour peut-être...pas encore. Vite. Vite. Vite et loin.

Peur? si seulement, oui, il avait pu avoir peur! Mettre un nom sur ce qui n'en a pas, quand tout s'est enfui, en fin de compte : si Dieu est encore là, me présentera-t-il la facture? Non, je crois plutôt qu'il en a eu marre, à un moment, c'est forcé, il a dû se dire Lui aussi : "à quoi bon? C'est un échec...je m'en vais."

Et il est parti, dépité. Il s'est enfui, en vérité je vous le dis! Dieu est un lâche!

Comme je m'apprête à le faire, il a enfilé son manteau de regrets, son châle de remords, un caban de sombres ressentiments pour sortir là-bas, aller voir ailleurs... Si le poids sur ses épaules est moins pesant sous une autre grisaille? Pas si sûr. Plutôt pour éviter de croiser le regard de ceux qui le connurent, jadis, quand il était Sphinx, et non pas cafard.

Il aurait fallu qu'il perde la mémoire, pour espérer goûter le repos. Mais mère Nature, celle qui supporte les parasites qui la rongent et l'épuisent, lui avait donné cette "qualité" : la mémoire. Une méta-mémoire inamovible, intemporelle, la seule chose qui lui restait alors que tout, chez lui, fondait comme neige au soleil. Ses cheveux avaient ouvert le bal : commencer à chuter pour ne plus avoir à pousser. Avaient suivi ses articulations, qui chaque jour un peu plus se raidissaient sous les assauts  de l'eau. L'eau, qui lui avait donné la vie, qui était partout. L'Eau, élément de vie, élement de souffrance : elle saturait l'air, éteignait le feu, gorgeait la terre, constituait 70 pour cent de son corps, et il le savait, et il en riait! Car à quoi bon le savoir, si cela ne vous empêchait pas d'y remédier? Et d'en rire aux larmes? Cette eau qu'il aurait dépensée en pure perte n'aurait fait que creuser de nouvelles rigoles sur une peau tannée par les ans, creusée par le vent,assombrie par les excès, fatiguée et en perte de vitesse...

Trop de questions sans réponses l'avaient convaincu : le deuil de soi-même est une affaire sérieuse, autant le mener à son terme. Jusqu'à la lie de son inhumanité, il en rirait, encore et encore, au fur et à mesure qu'il tomberait en morceaux, il s'était juré de ne plus se plaindre, mais d'accueillir tout ceci avec joie. De tout ce qui viendrait, plus jamais il ne l'accueillerait en pleurant. Il porterait sa croix avec joie et silence, comme d'autres pantins l'avaient fait avant lui, en leur temps...Il ne referait pas l'erreur de s'afficher, geignant, pleurant sur un bonheur perdu, sur des souvenirs qui l'avaient fait vivre, un temps... Qui l'avaient maintenu, alors que le reste n'est que chaos, autour de lui ce maudit temps s'était figé, un bref instant il avait su.

 Le plus intolérable était là : avoir déjà vécu, savoir ce que cela fait d'être heureux, ne serait-ce qu'un instant.
Puis se retrouver de l'autre côté de la barrière. Prendre, recevoir, et perdre.

Heureux les miséreux qui n'ont connu que la souffrance! Pour eux, point de comparaison : jamais ils ne cesseront de sourire, car dans le pire des bidonvilles ils sont nés, ils ont vécu, et ne connaîtront jamais mieux. Tout cela ne vaut-il mieux pas que de passer de l'illumination aux ténèbres?

Inutile de partager ces délices de la plus exquise des souffrances avec d'autres. Non, ce matériau brut, ce diamant qui constituait le peu qui lui restait il le garderait pour le bout de sa route. Quand ses pieds, en dernier ressort, ne le porteraient plus, alors il s'assiérait, lui aussi, sur le bord du chemin.

Il regarderait en arrière, enfin.

Et il s'autoriserait à fermer les yeux.

Tes souvenirs sont pires que les rêves, car jamais ils ne s'évaporent, souviens-t'en...tu dois faire avec.
Jusqu'à la Fin.