jeudi 17 mars 2011

Dawn

Alternative 1-

"Evrything was under control until..."
(pas très réjouissant, il est vrai)

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Le jour se lève.

Ça fait des heures qu'il marche. Devant lui, le désert.

Ponctué d'ornières, de ruines, de cratères noircis et de troncs d'arbres calcinés.

Il traverse une énième cité qui n'a plus de nom, un paysage peuplé de fantômes noyé dans un océan de béton fissuré.

Des heures qu'il titube, affamé et assoiffé, la peau comme la terre sous ses semelles fatiguées : faite de rides et de crevasses.

Il a ce voile devant les yeux : sa vision a de plus en plus de mal à accommoder.

Il a le teint de ceux qui savent qu'ils n'en ont plus pour très longtemps, touristes d'un voyage qui n'a aucune possibilité de retour, si ce n'est au néant...Peut-être est-ce ce qu'il veut, après tout, pourquoi pas? Mieux vaut disparaître que de continuer dans ces conditions..

Surtout si tout est perdu : que reste-t-il de vivant, sur cette terre empoisonnée? Pour qui ou pour quoi continuer à vivre? Tout a péri, ou est en train de le faire.

Les océans, remplis de déchets jusqu'à la gueule, n'abritent presque plus rien de comestible. La terre exhale des particules invisibles, qui brûlent la peau..et donnent le Mal Qui Fait Saigner, silencieux, sournois. Fatal, quoi que vous fassiez.

Les sommets? Il a tenté, un instant, d'y accéder : rien à faire! La neige a fondu, partout, trop de chaleur car trop de ce "vieux gaz", comme disaient les Anciens, dans l'atmosphère; les pluies acides ont patiemment continué le travail sur toutes les forêts, déforestation régulière à chaque tour d'orage.

L'érosion a fait le reste. Les cimes ressemblent désormais toutes à la même chose : de la rocaille rabotée, stérile, qui, peu à peu, se précipite dans les vallées comme pour les combler.

Nulle part où se réfugier sans ressentir la faim, la soif, le manque.

L'Âge d'Or de la Civilisation Moderne a pris fin, quelques années plus tôt, quand le "peak oil" a été atteint, puis dépassé, puis parachevé... Plus de pétrole! A sec!

Le pire? même pas de "Grande Guerre" pour finir le travail, contrairement à ce que la plupart des gens redoutaient à l'époque! Juste des conflits "régionaux" localisés, pour la possession des derniers gisements de précieuses ressources naturelles : pétrole, eau, terres cultivables de plus en plus rares.

L'avidité de ceux qui partageaient de moins en moins, au détriment de l'écrasante majorité qui manquait de plus en plus -mais qui rêvait secrètement de faire la même chose, ce qui l'a empêchée de s'unir pour essayer de changer les choses- a fait le reste : repli en communautés, accaparement des stocks de nourriture. Famines, pollutions, accidents multiples de l'infrastructure industrielle qui partait en lambeaux, faute d'entretien... Empoisonnement, destruction progressive des habitats, disparition des espèces..

Un autre tournant? La mort des abeilles, en masse : plus de pollinisation, donc plus de fleurs, plus de fruits, de légumes...

Les premiers à mourir furent les "irrattrapables", c'est à dire ceux qui, trop dépendants de la technologie, étaient de plus en plus confiants, aveuglés et faibles -oui faibles car diminués par ce qu'on appelait, à l'époque, le "Progrès". Quoi de plus envoûtant que ce Progrès qui avait permis à l'Humanité de dompter sa faim, de communiquer instantanément sur toute la planète, de commencer même à parcourir le ciel? A climatiser son lieu de vie, à donner de la nourriture à tous sans plus aucun besoin de la chercher, de pouvoir dompter le plus féroce animal d'un simple claquement de gâchette... de tous se regrouper dans de grandes cités, pensant être à l'abri du besoin!

Ne plus avoir à marcher, à chercher sa nourriture, à se battre pour survivre, pour exister.

Quand la Rupture survint, il était trop tard pour beaucoup de ceux-là. La fin de l'approvisionnement automatique en eau, en énergie, en nourriture, la fin des déplacements faciles, des logements sécurisés contre les intempéries... 4/5ème des Hommes ne savait même plus comment faire du feu. Comment chasser un petit animal, ou se construire un abri sûr pour passer la nuit dehors sans trop de danger.

Le Dépeuplement eut bien lieu : il fut progressif, massif et continu.

Cette Terre était si belle, avant...

Il en était là de ses réflexions lorsqu'il trébucha sur un débris et tomba à genoux. Il sut qu'il n'aurait plus la force de se relever; et que c'était, au fond, tant mieux.

Le regard tourné vers le ciel, il eut finalement une pensée de joie.

La Vie n'avait pas totalement quitté ce caillou devenu stérile par leur faute à tous!

Le vautour qui se posa non loin de lui, petit œil noir et stupide, bec fin et acéré -mais si réel- le lui confirma l'instant d'après.



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Alternative 1 - fin de transmission

(espérons pour la suite ...comme le titre l'indique...
d'autres alternatives à celle-ci, peut-être...)

2 commentaires:

  1. ahaha moi j'aurais dit très moche -c'est la fin du monde aui est décrite après tout non?- mais bon, j'accepte ce petit compliment qui me va droit au cœur...merci beaucoup pour mon égo(et reviens quand tu veux !)

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