dimanche 5 juin 2011

Qui suis-je?

Bilan -une histoire de temps, en fait


C'est dans notre nature : on se pose tous les mêmes questions, encore et encore, du moment où notre cerveau est capable d'aligner trois neurones simultanément pour s'en souvenir -dans mon cas, cette étincelle eut lieu dans ma quatrième année à peu près- jusqu'au jour ou on s'arrête pour reprendre un peu notre souffle.

devinez ou je suis sur la photo? forcément, juste en dessous
Because les nuages s'amoncellent à l'horizon, ça se couvre voyez-vous, les changements sont palpables dans la biosphère, l'écosystème, la géopolitique mondiale, ce que vous voulez quoi, et en gros vous pressentez qu'il va se passer des trucs juste énormes dans pas longtemps. C'est comme cette espèce d'électricité statique dans l'air, juste avant l'orage, quand vous êtes en montagne : vous sentez vos poils se hérisser, l'air crépite, et le silence soudain autour de vous vous hurle juste une chose: là, mon gars, ça peut tomber vite et bien, et tu ne t'en rendras même pas compte que déjà tu seras foudroyé. Donc vite, abrite-toi où tu peux, mais surtout surtout, fais ton bilan.

Alors tiens donc, justement vous avez accompli pas mal de trucs, arrivé à ce qui constitue, il faut bien vous l'avouer, "votre mandat de mi-parcours" (nous sommes sur un blog partiellement engagé ici, et j'aime bien la vision "politique" des choses, parfois ça permet de clarifier le discours tout en se la pétant un peu). Ehh oui, j'ai 36 balais cette année, donc je me dis que c'est statistiquement la moitié du parcours quoi....donc reprenons!

J'ai commencé le travail très jeune
Entre ce moment béni ou vous n'étiez qu'un morveux innocent (ou pas) qui se carapatait dans les jupes de manman à la moindre alerte, et aujourd'hui, où vous n'êtes qu'un pauvre français de plus qui paye ses impôts (en se plaignant), fait la queue au supermarché du coin (en râlant), travaille comme un esclave du matin au soir (pour un salaire de misère, c'est bien connu) et essaie de tromper son ennui en consommant ce qui le fait rêver (mais pas tout, parce que Dieu que c'est hors de prix les loisirs en ce moment!). Donc, ce bilan devient nécessaire -on va le dire comme ça : vous vous dites que finalement, il faudrait de temps en temps se regarder dans un miroir autrement que pour se raser le matin comme le robot que vous avez l'impression d'être.

cette image est anti-sarkozyste primaire..
Alors vous essayez : vous prenez le temps de vous regarder vous-même. Droit dans les yeux : qui êtes-vous vraiment? Juste ce citoyen de seconde zone stressé, qui occulte volontairement et avec force, d'un bref mouvement d'épaules, le fait que  Fukushima aura empoisonné toute la planète-et nous avec- d'ici deux ans (de toutes façons, qu'est-ce que je peux y faire?), ou quelqu'un d'autre, qui, à défaut de trouver, cherche désespérément, et, forcément, se plante souvent? Mais essaie...

Quelqu'un avec ses rêves : de grandeur, d'amour, de décadence parfois; avec ses idéaux, forcément tautologiquement, ontologiquement utopiques (respirez bien après celle-là hein) mais ancrés en soi. Là, bien profond.

Quelqu'un avec ses démons aussi : bien plus souvent que vous le voudriez, ils viennent vous saisir de la nuit tombée au soleil levant, et ne vous lâchent plus pendant des jours, des mois, des semaines, des années... à ce niveau ça n'est plus du tourment, c'est de la compagnie, et on se prend à apprécier ces démons-là car ils nous aident à exister autrement, bien plus intensément que l'Homme sans démons, sans peurs, sans passé. Bien plus en dents-de-scie en fait que n'importe qui de "normal".

Qu'est-ce que la normalité? Avoir eu une enfance dans les clous ? -tout le monde sait que les squelettes sont dans chaque placard.
Avoir eu une famille, ou quelque chose qui s'en approche? -ils sont innombrables, ceux dont les parents ont failli à la tâche, pour x et y raisons, et qui s'en sont sortis malgré tout.
Avoir un passé bien digéré, qui ne nous empêche pas de déguster les merveilleux plats offerts par le présent? -là, je sèche un peu, mais je crois que je tiens quelque chose : tout ne serait qu'affaire de digestion.


De la beauté comme exutoire -vazy mets les watts!


votre serviteur-du temps de sa jeunesse
Et c'est ainsi que vous trimballez ces douleurs, ces cicatrices, ces blessures pendant des années : elles sont à vif, elles vous font tellement douiller qu'à force, non seulement vous ne les sentez plus, mais oui, vous commencez à les aimer. Vous les chérissez, vous les cajolez, vous les nourrissez même, car elles sont comme des antennes : elles amplifient tout. Le mal comme le bien, le beau comme le laid, la joie comme la douleur. Elles vous portent, et vous les agrandissez avec délectation. En fait, vous savez que tout ceci n'empêchera pas la terre, ce grain de sable perdu au milieu du désert, de continuer à tourner. Mais vous vous en foutez, tout tourne autour de vous, et vous ne voulez qu'une chose : que ça continue. Car ce sont ces foutues cicatrices qui, quelque part, vous rendent beau.

Vous rencontrez fatalement l'art, la culture, la connaissance, à moins que ça ne soient elles qui vous rencontrent, et vous vous jetez à corps perdu dans ce style de vie. Car vous ne connaissez qu'une chose : ces plaie ouvertes, à vif, qui en redemandent sans cesse, toujours plus. Oh vous avez bien essayé de les cicatriser, quelquefois même, ça avait pris : mais le pus se développait en dessous, car il n'y avait pas eu curetage préalable (petit coquin! tu espérais quoi? me tromper?). Du coup, tout était à refaire, et même pis : chacun sait qu'une cicatrice c'est pas très jouasse à ré ouvrir. Et qu'il faudra, forcément, s'y coller un jour ou l'autre sous peine d'y rester pour de bon : infection garantie, septicémie, cérémonie mortuaire, cercueil, toussa quoi.


Vampires vous avez dit vampires ? -




Regardez bien cette vidéo : on y voit ce qui pour moi est un exemple type. Mieux, une illustration, un modèle, la chose à ne pas rater.

Regardez ce gars aux cheveux roses, qui fait irruption sur scène : le chanteur. Un type qui n'en peut plus, et ce depuis bien longtemps. Il n'est pas au bout, il n'est pas à bout : il est au delà.

Comment fait-il? On ne sait pas, et on ne saura jamais, et en fait on s'en cogne. Ce qui importe, ce qui nous importe, à tous, nous public, c'est ce qu'il nous donne : ce martyre qui transcende sa condition de pur galérien pour nous offrir la quintessence de la beauté. Sa merde, sa souffrance, son mal-être, la croix qu'il porte sur ses épaules voutées révèlent aux yeux de tous la beauté de ce qui est inéluctable : on le sent, ce mec-là est déjà mort, ce qui le tient encore c'est juste un fil. Ce fil c'est sa voix, son chant, le chant de ce cygne qui ne s'éteindra jamais. Les 400 privilégiés qui ont assisté au dernier concert d'Alice in Chains, ce soir-là de 1996, s'accordent tous pour dire que c'était un des meilleurs, sinon le meilleur de leur -trop- courte carrière. Après ça, Layne Staley, le chanteur toxicomane au dernier degré, s'enfermera définitivement chez lui pour une longue descente aux enfers..quasi ermite, il mourra six ans plus tard d'une overdose. Son cadavre sera retrouvé par hasard, 15 jours plus tard.

Monica ! couché !
Ça ne l'aura pas empêché de rentrer dans la légende : de devenir "rock star  mythique", au même titre que Kurt Cobain (qu'il connaissait bien d'ailleurs) ou pourquoi pas, mais à un autre niveau de showbizness, Michaël Jackson.. Il est mort bien seul, et bien qu'un film soit en préparation sur sa vie, que des milliers de fans célébrèrent sa mémoire, le pleurèrent le jour de son enterrement, et le pleurent encore aujourd'hui, ce fait restera inchangé. Il a donné, ils ont reçu, mais jamais ils n'ont pu comprendre. Ressentir. Vivre cet enfer. Seul lui l'a pu, et c'était une relation forcément malsaine, tragique et définitive : celle du vampire qui pompe, celle du moustique qui suce, celle de la sangsue qui nous la joue Monica Lewinski -hum- et pompe, tel un shadok inconscient,  jusqu'à s'en faire exploser la panse. La victime est si belle, si goûteuse, je sais que je vais la flinguer mais tant pis j'en ai tellement besoin et qu'est-ce que c'est bon. Et y a que ça qui compte.

Tout ceci pour dire quoi? Que je ne souhaite absolument pas devenir comme le shadok, et encore moins endosser le rôle de réserve de sang ambulante : je ne serai pas victime, c'est décidé. Je laisse ça aux autres. Seconde partie du bilan.


Coming-out

Ok ok...ce blog a presque un an, et pas plus tard qu'avant hier j'ai décidé de continuer sur des bases plus saines. Pourquoi briser cet anonymat initial? Déjà parce que le surnom "toff de aix" commence à me gonfler sévère : il est nul, on voit clairement que j'étais en phase dépressive réactionnelle lorsque je l'ai pris. J'aurais pu trouver mieux bordel! Je disais que ce blog a presque un an, et que l'objectif est cependant déjà atteint(à part pour le pseudo) : sortir ce que j'avais au fond de moi, ce qui y pourrissait depuis des décennies, autrement que par la musique ou la photo -mes deux autres passions, pour lesquelles j'ai un semblant de débrouillardise avérée on va dire- et essayer de structurer tout ça...

Je m'appelle Christophe. En fait non, d'entrée ça bloque un peu : en fait je m'appelle "officiellement" David : c'est ce qui est marqué sur le papelard officiel. C'est celui sous lequel m'appellent les collègues du boulot. Les flics lors d'un contrôle d'identité. Le planton dans le bureau de vote lorsque je vais voter. Mais dans la vraie vie je prends le second prénom qui est sur le papelard, Christophe. Pourquoi? Parce que la faillite parentale est allée assez loin, jusque-là en fait : une sombre histoire de qui m'a enregistré à l'état-civil (mes grands-parents) mais de qui m'a élevé, et voulait pas de ce prénom (les autres..mes parents, pour une assez courte période en fait, puis les foyers, les institutions, la famille d'accueil, tout le bordel quoi...). En plus, le nom de famille, c'est comme le gradé dans Zorro, c'est Garcia -j'ai jamais aimé non plus, pas la série mais le nom bande de boulets, mais faut bien faire avec non?

Célibataire et schizo? pas de souci, les effets s'annulent!
Donc appelez-moi Christophe, ou mieux encore, toff, tophe, m'en tape, du moment que c'est pas David : j'insiste, c'est le prénom pour les amis, les potes, ceux de la vraie vie, celle qui se joue quand je sors du taf, le soir venu. J'arrive assez bien à gérer sans tomber dans la schizophrénie (je laisse ça à mon frère, il le fait très bien). Super transition, le boulot, justement. Je travaille comme formateur dans une "grande institution". Laquelle? Ça commence par "Sécurité" et ça finit par "Sociale". Avec ça, déjà, vous devriez pouvoir me retrouver facilement genre si vous êtes un agent secret de la police non moins secrète des illuminati, en mission pour faire taire "ceux qui savent" et qui "menacent de dévoiler votre complot mondial" contre l'Humanité... Je crois que nous sommes sept formateurs dans cette vénérable institution au niveau bouches du Rhône (la région où je vis vous l'aurez deviné),  et je suis le seul homme donc..ce sera vite vu.

Ce boulot je le fais depuis un an aussi : auparavant j'étais simple agent, et ça me gonflait depuis quelques années...considéré comme "expert" et/ou "débrouillard", j'étais itinérant, j'allais aider les centres dans la panade, mais je faisais ça uniquement pour bouffer, mais clairement pas pour m'épanouir ou par chevalerie... Avant, dans une autre vie, j'ai exercé plein de ces choses qu'on appelle métiers : vendeur en magasin, magasinier, plongeur, intervenant musical intermittent du pestacle, roadie occasionnel, professeur de guitare basse occasionnel, chômeur occasionnel(un sacré boulot à plein temps), agent de sécurité rangers-torche-lacrymo-sans carte du FN... la liste est plus ou moins longue et pas forcément inintéressante.

rituel de groupe initiatique : non là je posais pas, j'étais moi même!
Mes rêves? Au début, vivre de la musique, cette passion qui m'a saisi à l'âge de sept ans par accident et sans réelle volonté de ma part. J'ai commencé par des études au Conservatoire du coin sur un malentendu : je voulais juste une guitare, je trouvais ça beau, mais les études qui vont avec m'ont été on va dire...imposées par la mégère qui me servait de mère de remplacement. C'est d'ailleurs la seule chose pour laquelle je lui suis vraiment reconnaissant, quasiment trente années après...
Donc j'ai voulu vivre de la musique, je l'ai même fait pendant un temps, mais ça ne correspondait pas au rêve de gamin : dure collision que celle des rêves avec la réalité. Peut être n'y ai-je pas assez cru? En tout cas j'ai passé de bons moments dans la musique : notamment les cinq dernières années, avec certaines "formations" (on va dire "groupe") qui ont même failli tutoyer les sommets...manque de maturité, de chance, ou des deux, je n'ai pas, on n'a pas réussi sur ce coup-là. Restent des souvenirs, et quels souvenirs... Restent aussi une expérience, une "bouteille"qui me servent à construire quelque chose de nouveau, à sans cesse expérimenter pour pratiquer en "amateur éclairé" -comprenez un gars qui n'en vit pas, mais qui en fait beaucoup, et qui aime ça au point de ne pas économiser un centime, de balancer des sommes considérables dans le matos; en fait le client idéal pour les vendeurs de matériel, car moi, j'ai un taff, je gagne quelques radis, je suis pas un crevard de musicien professionnel, et je peux lâcher des sous pour ça!

Et je ne m'en prive pas : à chaque fois ça recommence, dès que j'ai plus de ptite copine (ce qui arrive fatalement un jour où l'autre) et que je passe ma période post-dépressive (ce qui fatalement arrivera un jour ou l'autre) je me remets à acheter compulsivement du matos. Ben ouais, je cesse d'avoir à couvrir ma petite amie de cadeaux  (par peur de la perdre, ou pour éviter qu'elle s'enfuie) et du coup c'est le lâchage. Ah mais attention hein, tout ceci a un but : me rendre heureux. Faut pas déconner non plus, j'ai besoin d'être heureux dans la vie, et si ça passe par ce type de consommation que je qualifierais d'utile, alors pourquoi pas?
ça aurait pu m'arriver..en fait ça m'est arrivé, plus tard

Parce que tout ça est forcément utile : je crée, avec. J'ai pas dit "je crée du beau", j'ai dit "je crée", tout court. Je joue. Je m'amuse, chose que je n'ai jamais cessé de faire depuis 36 ans, en fait. Et qui, quelque part, me maintient en vie. Je suis resté le gamin que je n'ai pas pu être dans mon enfance, pour cause de famille désastreuse, d'erreurs en cascade, de traumatismes divers, variés et répétés qui ont forgé ce que je suis : un pur gamin. Tout simplement.
Oh, il y a quand même eu quelques transitions entre la phase "gamin" et la phase "adulte" je vous l'accorde, les verrai-je en détail ici, pour vous? Oserai-je vous les infliger, et me les remémorer? Après tout, c'est du grand classique : adolescence banale, entre came et petits boulots, vie de barreau de chaise, amitiés puissantes et éphémères à la fois, périodes alternées d'euphorie et de désespoir..


Et ces phases de révolte, aussi : victime très tôt de l'injustice, je ne pouvais que naturellement me lancer à corps perdu dans la lutte contre celle-ci, sous toutes ses formes. Moi, révolté? Non, plutôt consumé par le feu de l'indignation, et ce en permanence. Militant, syndicaliste, anarchiste, radical, libertaire, indépendant, plume de presse anonyme, meneur de grève, fouteur de bordel, tout ça en même temps, de la plus glorieuse à la moins vaseuse des fonctions, j'ai côtoyé beaucoup de monde, me suis engagé sur pas mal de fronts, battu contre pas mal de bas du front aussi...

Mais avec, toujours, chevillées au corps, cette soif de connaissances, cette quête de spiritualité, de sens, du pourquoi du comment du parce que. Car sinon, à quoi aurait servi tout ce chemin de croix, hein, jvous l'demande? A enfiler des perles? Autant se flinguer tout de suite, et ça, je n'en ai jamais eu l'envie, vraiment. Ou plutôt, le temps...

La vie, cette abominable merveille, m'en a toujours empêché.

La preuve? Je l'ai tous les jours : j'aime toujours autant regarder un lever de soleil.

Et prendre le temps de ça, au milieu de ces innombrables obligations qui parsèment la vie du pur célibataire que je suis : s'alimenter, aller faire la fête, boire, faire la fiesta, jouer, faire la bamboula, dormir, s'amuser, travailler occasionnellement jusqu'au prochain week-end où je recommencerai ad nauseam.

Bien que, parfois, je l'avoue humblement, j'ai de plus en plus souvent la gueule dans le derche au lever -la faute au vin plein de sulfites de la veille que ces salauds de potes m'ont quasiment forcé à ingurgiter dans quelque louche bar du côté de la belle ville d'Aix en Provence. A moins que ça ne soit dans une soirée un peu plus arrosée, lors d'une de ces fêtes improvisées que j'affectionne? Faut dire que j'aime pas la bière, non en fait j'adore ça, mais je m'interdis d'en boire. Car ça fait gonfler le bide et, voyez-vous, je suis un ex petit gros qui a perdu 25 kilos et qui depuis, se fait la guerre pour ne pas les reprendre...Complexe anti bière inclus, j'adore le sang de la terre et honnêtement je trouve ça vraiment fou qu'on ne puisse plus trouver une seule bouteille de vin convenable de nos jours, faut toujours qu'on tombe sur de la piquette coupée aux produits chimiques. C'est d'un chiant!

Troisième partie?


Ou en suis-je? la croisée des chemins...


Je suis à un carrefour de mon existence. Et souvent, je me pose la question : que dois-je faire? Avancer me souffle systématiquement la petite voix. "Ouais, mais où?" que j'lui demande... DTC qu'elle me répond...

arf la gueule du carrefour...(ok je sors)
Alors forcément, à la moitié de ce que je considère comme une existence assez singulière -n'oubliez pas que je suis vraiment spécial, et vous n'êtes pas grand chose à côté de moi -je finis de dresser ce bilan.

 Je me suis enfin remis à l'écriture : sérieusement, j'entends. Ce blog en est la première preuve : je peux aligner correctement trois phrases sans commencer à bailler ou à penser à autre chose, et abandonner (tout en culpabilisant et en me disant que je ne vaux rien). Me reste qu'à continuer, à développer ce que d'autres voient chez moi comme un talent, et que j'appellerai une "facilité". En ferai-je quelque chose de plus constructif? J'aimerais bien, on va dire, et je suis en train de me persuader que ça pourrait marcher. Car si je me souviens bien d'une chose qui ait jamais ressemblé à de la joie, de la fierté dans mon enfance, c'est bien ce jour ou mes premiers textes furent publiés dans cette minable petite revue... puis cet atelier d'écriture, un peu plus tard à la fac, où je jouai le nègre pour une fille sans talent (autre que celui de me plaire) et qui était dithyrambique au sujet de mon "style" d'écriture. Ces moments-là sont non seulement ma petite fierté, mais surtout ils m'incitent à me mettre des coups de pied au fondement, histoire de me bouger à finir ce fichu roman que j'ai commencé, un jour, mais jamais terminé.

Et je sais que je suis à une véritable croisée des chemins : sans plus aucune attache familiale -à part quelques Amis qui sont plus précieux que tout ça, pour moi-, sans réelle famille, donc sans entraves, sans obligations...libre et plein de possibilités.

finalement jvais attendre un peu 'stoire de réfléchir
Donner un sens à sa vie : j'adore mon job, mais...je ne suis jamais satisfait : je sais que dans quelques années je vais recommencer à m'emmerder. Donc, d'autres options s'offrent à moi : spiritualité et aide aux autres (Reiki, lithothérapie, Shiatsu, allez savoir? je m'intéresse à plein de trucs..). Ça, ce serait ce qui me botte le plus. Je me sens attiré, comme appelé par ce possible chemin de vie. Et il faut sans doute rajouter, pour que le tableau soit complet, que l'expérience Initiatique, Mystique même, joue un rôle central dans ma vie. Je ne la conçois pas sans . D'ailleurs, à la lumière de ces expériences (qui seraient bien trop banales à raconter ici, je les garde pour emballer le soir dans les bars louches, où errent des célibataires esseulés dans mon genre, et ma foi ça fonctionne plutôt bien. Enfin presque. Enfin si je veux. Mais en ce moment jveux pas. Jveux pus. Na.) donc à la lumière de ces expériences je me dis parfois qu'il sera peut être temps, un jour, de me casser dans un ashram, ou quelque temple d'obédience bouddhiste zen, voire tout simplement à l'étranger? Plutôt que de le dire, il faudra qu'un jour j'y songe et que je passe à l'action, et c'est une possibilité que j'envisage de plus en plus sérieusement. Car ça m'aimante aussi énormément.

allez jme lance! Devinez où je suis?(depuis j'ai un peu moins de cheveux)
A moins que la musique, finalement, cette vieille maitresse, ne daigne à nouveau poser ses magnifiques yeux verts sur moi. Et me laisser à nouveau caresser sa belle chevelure blonde pour me dire : prends-moi, épouses-moi, sinon en Mairie du moins en actes, et échappons-nous pour un temps loin de cette médiocrité...Mais ça, j'ai l'impression que je ne le maîtrise plus : peut-être que ça se fera, mais je ne compte pas plus que ça dessus, bien que je m'éclate réellement dans ce que je fais avec elle en ce moment (je parle de la musique, pas de cette belle blonde aux yeux verts, bande de pervers...NON il n'y a rien d'autre, aucune allusion cachée à qui que ce soit c'est juré!)

LE but étant, in fine, de me rendre le plus utile pour mes semblables, en conscience, tout en étant égoïstement, lâchement, mais pleinement heureux de ma condition. Car ne nous méprenons pas : cette société n'a rien à nous offrir, à part du vent. Du vent, et de la souffrance, car de l'envie à perpétuité, et sans réelle possibilité de contentement. Et ça, je n'en veux plus : qui en voudrait réellement?

No, you can't
De toutes façons, tout ceci risque vraiment de prendre fin dans pas si longtemps : la Crise, mes enfants, la Criiise est là et bien là.

Crise économique, mais aussi morale, écologique, géopolitique, de civilisation, intergénérationnelle. Selon moi la prochaine phase, ce sera les élections un peu partout en Europe (et son cortège d'extrémistes qui arriveront au pouvoir), puis la chute inévitable de la maison dollar avec son corollaire : celle des USA, la prise du pouvoir par la Chine et les pays émergents... à moins que la chute du dollar intervienne avant, ce qui est plus que probable (à mon avis, d'ici l'automne c'est plié).

Ça ne sera ensuite qu'une question de temps avant qu'ils ne nous mitonnent une bonne vieille guerre, et nous irons gaiement disperser notre trop plein de frustration de consommateurs pressés/stressés sur les nouveaux champs de bataille, mon frère, gaiment nous nous assassinerons au son du clairon. Et nous appellerons ces meurtres "combat". Et nous en glorifierons la mémoire, en fabriqueront les héros, et nous chierons sur la tête des autres, ces vaincus qui n'auront eu qu'un seul défaut, ma sœur : avoir été moins sauvages que nous. Ou moins bien armés...

Pour conclure, je ne dirai donc qu'une chose : bienvenue dans mon monde, étranger(e). Et puissions-nous nous rencontrer dans la Vraie Vie. Car celle-ci est décidément bien trop courte.

Et qui sait si je serai là demain?

3 commentaires:

  1. Qui suis-je ?

    Quand je me lève le matin
    Je fais un petit dessin
    Pour ne pas voir le monde à jeun
    Je sors ma plume vermine
    Et j’esquisse une belle figurine
    Avec de grands yeux, bleus verts ou bruns
    Sur un petit morceau de destin...
    Attention… je ne fais pas ça comme ça !
    Do…ré…mi...fa… sol… la
    Je m’applique… Je m’applique, si... do…ré
    En dessinant un véritable portrait.
    Puis je lui glisse une petite pensée dans la tête
    Style : « il n’y a qu’une manière de résister au vent, c’est d’en être content ».

    Puis je m’immisce dans son cœur et lui prête quelque vaisseau sanguin, genre : « Non, tu n’es pas contente parce que tu as fait la révolution, mais tu as fait la révolution parce que tu es contente ».
    Ça fait tout de suite circuler le sang, le bon mais surtout le mauvais…
    Pas de bouchon… c’est fluide… et tellement plus rapide.

    Enfin, je lui remplis le ventre avec tous les désirs que j’ai dans le mien,
    Excepté un, celui qui l’inciterait à s’autodétruire…
    C’est la tentation absolue pour tout être qui a du mal à ressusciter l’idylle entre le rêve et la réalité...

    Moi, j’y arrive… ça y est… j’y suis…
    Cette figure sera la mienne aujourd’hui.
    Et c’est de bon augure…
    Parce que je ferai tout pour l’incarner…

    Voilà qui je suis…
    Voilà comment je vis…
    Pas besoin d’être quelqu’un pour devenir une personne.
    http://www.lejournaldepersonne.com/2011/06/qui-suis-je/

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  2. ah, tu t'appelles Christophe ;)) c'est drôle, je n'y avais pas pensé. Tu es passionné de musique, et la mort ne te fait pas peur... Tiens, c'est du Higelin :

    http://www.youtube.com/watch?v=DojVyNE0PJ8&feature=related

    "Il a du coeur, il aime la vie, et la vie ne lui fait pas peur"

    Soyons comme l'enfant. Parfois.

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  3. @ personne : ...benvn'ue

    @ lucia : tu n'as pas lu ou quoi? j'ai dit que je m'appelais David...rhaaa lala ;)
    et pis plus que la mort, je crois que c'est la diminution qui me fait vraiment peur... je suis resté un mois dans le plâtre une fois, et j'ai cru que j'allais devenir fou...
    quant à être un gamin, je ne le choisis pas. Dur dur d'être un bébé. tout le temps!

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merci de poster ici vos irrévérencieux commentaires. Tout ce qui est révérencieux ne sera pas accepté, ainsi que tout ce qui est contraire aux valeurs de ce blog en général (allez, on va dire : "Valeurs Humanistes"). Après, pour le reste, j'adoooore polémiquer... (NB : les commentaires anonymes ne sont pas acceptés, prenez au moins un pseudo quoi!)