mardi 17 août 2010

Le Saigneur des Agneaux

Prologue-
Il suffirait d'un signe, d'un seul, comme le marmonnait si bien le chanteur d'origine immigrée Goldman.
Et le Peuple de fRance se lèverait enfin, et se prendrait par la main.
Au lieu de ça, il se contente de suivre le nain. Triste époque...
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L'histoire que je vais te narrer, cher lecteur, se passe en des temps reculés, à une époque où même la notion de temps ne voulait rien dire.

En ces temps-là, l'Humanité se divisait en 3 races, 3 castes qui se faisaient la guerre depuis une éternité, pour des raisons elles-mêmes oubliées. Une guerre impitoyable.

Il y avait les Supérieurs, ceux qui étaient au sommet. Nous savons très peu de choses sur ces êtres. Cette caste était la plus secrète. Le pouvoir, la richesse, l'abondance étaient pour eux. Ils ne manquaient de rien, et avaient la main sur tout. Entre eux, ils s'appelaient "solidaires"; nul besoin d'appel à l'aide, quand une difficulté survenait pour un membre de la caste, la réponse était instantanée.
Une des rares images encore existantes d'un Supérieur
-"Prends, nous te donnons, car tu as besoin. Nous savons que tu ferais pareil pour nous, si nous étions à ta place."
Et la caste des Supérieurs se maintenait, contre vents et marées. Car cette caste était celle qui comptait le moins de membres, la plus petite en taille, et cependant la plus importante en richesses détenues.

Et malgré cela, il lui aurait été inconcevable de partager ces richesses avec les autres classes. Car c'était la possession de ces richesses, mais aussi leur gestion, qui étaient l'essence même de l'existence de cette classe. Ce point éclairci, à quoi pouvaient-ils bien occuper leurs journées me direz-vous? Là, il y a autant d'avis que d'archéologues vous répondrai-je; pour ma part, je pense qu'ils devaient se battre au quotidien, pour conserver leur place. Et que cela devait être extrêmement difficile, l'existence de ces Supérieurs ne devait pas être une partie de plaisir!

Les volontaires pour en faire partie étaient nombreux, souvent recalés
En cela elle était aidée par la seconde caste, la caste des Soldats. Par soldats, il fallait entendre "ceux qui défendent et protègent les Supérieurs". Cette protection pouvait être physique (les soldats de police), auquel cas elle était un moyen de subsistance. Il leur était demandé de ne surtout pas réfléchir, mais d'agir. Cela peut vous sembler inconcevable, cher lecteur, mais c'est réellement ce qui leur était demandé! Et ils exécutaient cette mission sans états d'âme. En contrepartie, ils recevaient les moyens de subsister, ni plus ni moins, mais leur Quotient Intellectuel étant assez basique (les études du généticien Enrik Zemmour l'ont démontré), ils s'en contentaient  grâce au curieux concept de devoir, encore mal compris à ce jour.

Certains trolls offraient même des présents à leurs Maîtres!
La protection pouvait être aussi d'ordre mental, psychologique. Sur le terrain des idées. Les soldats qui remplissaient ce rôle étaient les plus dévoués, ils n'avaient en effet besoin d'aucune rétribution, ils faisaient cela par idéologie. Leur seul bonheur? Savoir que ceux qu'ils défendaient se maintenaient aux manettes, et que leurs idées triomphaient. Cela leur suffisait, un terme leur était spécialement réservé d'ailleurs: bénévoles. Entre eux, ils s'appelaient aussi trolls. Je vous jure que je ne raconte pas de sornettes, mais vous devez me croire sur parole. Dans notre époque où tout est monnayable, où le moindre service n'est plus gratuit (que veut dire ce mot aujourd'hui? à part pour une pseudo-promotion de paquet de lessive, je ne vois pas !), l'on a du mal à imaginer pareille chose, et pourtant c'est vrai : en ces temps reculés, des individus avaient à cœur de défendre ceux qui profitaient de la situation, sur leur dos. Mieux, ils les défendaient bec et ongles, et gratuitement.

Malheureusement je n'ai aucune preuve de ce que j'avance : tous les détails historiques sont perdus depuis belle lurette. Ne reste que ma bonne foi, dont je sais qu'elle ne peut faire que rempart, mes Chers Frères, en ces temps plus que troublés. Des temps de doute, d'incertitude. C'est pourquoi vous devez croire ce que je vous raconte : le chemin suivi par le passé est la plus sûre lumière au cœur des ténèbres du présent (ne cherchez pas, ça vient de moi Moi).

Et vous n'avez encore rien vu...souvenez-vous, je vous parlais de 3 castes, il en manque donc...une (merci à ceux qui suivent).

Et pas n'importe laquelle : la plus importante, à tous points de vue. La plus importante en taille, tout d'abord. Elle comptait la majorité des individus (plusieurs millions, voire même milliers de millions. Vous verrez l'importance toute particulière que revêt cette donnée numérique un peu plus loin.). Cette caste se distinguait par un autre aspect tout aussi étonnant : comparativement, elle possédait moins que la caste des Supérieurs, alors que c'était elle qui produisait la majorité des biens...oui vous avez bien lu!

Certaines parts ne sont pas visibles à l'image...
En volume, les richesses qu'elle se partageait étaient ridicules. Un terme étrange nous est parvenu du fond de cet âge de ténèbres : ils appelaient ce restant les miettes. Quoi qu'aie jamais signifié cette étrange expression, ils se "partageaient les miettes", comme nous avons pu le relever sur de nombreuses inscriptions cunéiformes de l'époque (les opinions divergent sur la nature de ces "miettes", pour cela il vaut mieux se reporter à la Grande Encyclopédie en ligne, vous y trouverez plus d'informations approuvées par les Instances au sujet de ces conjectures.).

Le plus étrange dans tout cela -et qui est un vrai sujet de débat parmi les archéologues- est que cette troisième caste (qui s'appelait  "la masse", mais était aussi surnommée "le troupeau", ou se désignait elle-même à certaines occasions comme "les moutons", encore une expression sujette à conjectures...) aurait eu la force du nombre, et les motivations pour renverser cet ordre établi. A cette époque en effet, régnait une hiérarchie qui faisait que la majorité travaillait, souffrait et se plaignait, mais n'agissait pas. Ou si peu, que de toutes façons ces efforts étaient carrément inutiles (voire paraîtraient  contreproductifs de nos jours, comme la thèse du politologue John Magloire semble si bien le démontrer dans son ouvrage  "Essai sur la Sodomie de mucidés dans la période pré-glaciaire et conséquences sur la détermination du sexe des abeilles", paru aux éditions Sarkochy,an 4852, tous droits réservés)
Cérémonie reproductive? attroupement religieux? début de révolte chez la 3eme caste? Les avis restent partagés et le mystère demeure entier-(gravure d'époque retrouvée sur les murs de ce qui semblait être une fosse d'aisances.)

Cérémonie de Maintien en Place
A ce stade, l'on peut s'interroger sur le pourquoi de cette absence de réaction, face à cette forme d'injustice extrême. Beaucoup s'y sont essayés (voir notamment les remarquables travaux du sociologue Fred-Eric Lefaible, ou ceux de la philosophe Marine LePeign), mais des doutes subsistent. S'agissait-il d'une remarquable manipulation de la caste des Supérieurs pour maintenir le statu quo? Ou d'un abandon progressif de toute forme de combativité chez les membres de la 3eme caste? Il faut dire que celle-ci était très bien divertie d'un côté , avec moult distractions fort élaborées, moults sujets de détournement de l'attention d'un côté, et bien maintenue en place de l'autre, avec, au besoin, l'aide fort appréciée et toujours très efficace de la seconde caste.

Ajoutez à cela un raffinement extrême dans l'individualisation de cette société (ce terme désignant le fait, pour un Être Humain de l'époque, de se comporter comme si il était seul au monde, de ne penser qu'à lui et à son cercle familial proche...je vois déjà vos mines effarées: et la Ruche-société ? Et la SarkoReine? Quelle époque de barbares, non? Heureusement que nous en sommes loin, chers lecteurs!) et vous comprendrez une chose -enfin! me direz-vous- : peut-être la combinaison de tous ces facteurs fit que cette société ne chuta pas grâce à ces citoyens, mais à cause d'eux...

Mais ceci est le chapitre d'une autre histoire.

6 commentaires:

  1. tiens ça me rappelle un film... vu pour la première fois samedi soir à la télé : Spartacus...

    (sinon, j'adore le lien sur les nouvelles vacances de riches! il y a aussi depuis un certain temps des stages "new age" pour vivre pendant une semaine avec les SDF, ou à Noël avec les "enfants de Don Quichotte" , le long du canal St Martin, les bobos qui se glissaient sous la tente, pour expérimenter la vie des gens à la rue).

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  2. Spartacus? ce vulgaire film de gladiateurs efféminés n'arrive pas à la cheville de la réalité vécue par ces premiers hommes, telle que racontée ici...à moins que je ne me trompe de film? Pour les bobos sous la tente, c'est une autre histoire (y avait aussi emmanuelle Beart dans une église, si je me souviens bien? un peu le même genre de "combat"); dans tous les cas la 3eme caste faisait tout pour éviter de se retrouver dans cette situations de "gens à la rue", cela semblait même les terroriser. Tellement qu'ils n'en parlaient pas, ne les voyaient même pas quand ils passaient devant eux. Une forme d'invisibilité primitive...

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  3. Merveilleux billet cher ami,j'aurais tellement aimé vivre en ces temps formidables que votre réjouissant travail d'historien nous décrit si bien.
    Quel monde chatoyant ! quel air pur à respirer ! Quelle franche camaraderie entre les hommes, si du moins nous avions pu nous inspirer de cette époque fabuleuse, nous n'en serions pas là aujourd'hui, enfin...

    J'aime particulièrement la "cérémonie de remise en place". (quel talent, quel ardeur, que de beaux gestes entrevus là !!!)

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  4. Oups ! de MAITIEN en place, m'en voyez carrément désolé, l'émotion des retrouvailles, je suppose...

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  5. Oh là, cette absence de plus de deux jours m'intrigue...
    J'en arrive à subodorer que Toff de Aix aurait rejoint le nord-cotentin pour s'y bronzer les couilles, desespéré par le vacancier lobotomisé envahissant sa belle région, ne serait-il pas ?
    Bonnes vacances, donc.

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  6. naaaan désolé, j'étais dans les calanques de cassis, il y faisait plus chaud! Mais je m'y remets de suite, n'ayez crainte Horde de Lecteurs submergés par l'angoisse que vous êtes....

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merci de poster ici vos irrévérencieux commentaires. Tout ce qui est révérencieux ne sera pas accepté, ainsi que tout ce qui est contraire aux valeurs de ce blog en général (allez, on va dire : "Valeurs Humanistes"). Après, pour le reste, j'adoooore polémiquer... (NB : les commentaires anonymes ne sont pas acceptés, prenez au moins un pseudo quoi!)